Le Midi Libre - Culture - Le mépris après sa mort !
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Edition du 16 Fevrier 2012



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Commémoration du décès de Rachid Mimouni
Le mépris après sa mort !
16 Fevrier 2012

Il est vrai que les intempéries des derniers jours ont ébranlé le pays et de surcroît a poussé les différents organismes a annulé leurs programmations culturelles. Il est à déplorer toutefois l’absence d’hommage à la mémoire de Rachid Mimouni dont la commémoration de la mort est passé inaperçue dans la capitale, où le climat a été beaucoup plus clément.

Nous avons attendu jusqu’à la dernière minute un signe de la part des organismes culturels. Nous avons attendu même plusieurs jours après l’anniversaire de la mort de Rachid Mimouni le 12 février dernier, mais le vide culturel a atteint le pinacle de la médiocrité et du mépris à la mémoire des écrivains et
intellectuels algérien.
Il est vrai que l’hommage organisé pour Rachid Mimouni ne se fait d’habitude que dans sa ville natale à Boumerdès. Mais vu le climat, les habitants ont d’ailleurs du mal à subvenir à leur besoins vitaux.
Dommage également que la littérature «mimouniènne» soit aussi ignoré par nos établissements universitaires, notamment la faculté de Bouzaréah, pilier de la littérature et de la recherche en science sociale.
Dommage, avec ce manque de reconnaissance à l’écriture de Mimouni la nouvelle génération se saura pas le mérite de grands écrivains algériens, partis trop tôt et sans reconnaissance aucune. A l’heure où ils sont méconnus en milieu scolaire, aucun organisme, aucune association culturelle ne veut réhabiliter leurs mémoires en leur rendant divers hommages.
Rachid Mimouni, célèbre écrivain, a été pourtant lauréat de plusieurs prix. Le vécu de l’auteur de L’honneur de la tribu a marqué la littérature algérienne d’expression française des années 80. Il a eu le mérite de transgresser les tabous et ce que nous appelons « les lois littéraire ».
«Pour moi, l’écriture est un acte de transgression… J’appartiens à cette race d’écrivains militants ! Il n’est pas possible d’ignorer la misère, l’injustice, la corruption…», avait-il déclaré dans une interview accordé aux Cahiers de l’Orient en 1992.
Comme la plupart des écrivains à travers le monde Rachid Mimouni a eu d’abord un parcours universitaire scientifique. Né le 20 novembre 1945 à Boudouaou (ex-Alma), dans une famille de paysans pauvres, il fréquente l’école primaire du village avant de continuer ses études secondaires à Rouiba. Puis il poursuit ses études supérieures à Alger (licence en sciences en 1968). Assistant de recherche à l’Institut national pour la productivité et le développement industriel, il obtient une bourse d’un an à l’Ecole des hautes études commerciales de Montréal au Canada où il termine sa post-graduation avant de revenir enseigner dans le même établissement à partir de 1976. Il enseigne également, à partir des années 90, à l’Ecole supérieure du commerce.
Membre du Conseil national de la culture, président de la fondation Kateb-Yacine, président de l’Avance sur recettes, il a également occupé le poste de vice-président d’Amnesty International. Le 12 février 1995, Rachid Mimouni nous quittait. Sa mort surprendra même ses proches. Rachid Mimouni a été admis en janvier 1995 à l’hôpital Cochin, à Paris. Le regretté était estimé des intellectuels, d’ailleurs le chanteur Matoub Lounès s’exprima avec une grand tristesse lors de la mort de son ami en qualifiant cette disparition de «tragique fatalité qui colle aux talons de l’Algérie ».

Par : Kahina Hammoudi

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