Le Midi Libre - Culture - France Maghreb pleure son «père spirituel»
Logo midi libre
Edition du 10 Janvier 2012



Le Mi-Dit

Caricature Sidou


Archives Archives

Contactez-nous Contacts




Décès de Brahim Hadj Smail
France Maghreb pleure son «père spirituel»
10 Janvier 2012

Un vibrant hommage a été rendu samedi soir à Paris au journaliste-intellectuel et co-fondateur de Radio France Maghreb, Brahim Hadj Smaïl, décédé en novembre dernier à l’hôpital Henri-Mondor de Créteil suite à une maladie.

Collègues, intellectuels et proches du défunt se sont relayés sur la scène du Centre culturel algérien pour évoquer, les larmes aux yeux, celui qui fut pour eux tout à la fois un "père, un pédagogue et un professionnel perfectionniste". Le président de Radio France Maghreb, Tarek Mami, a eu du mal à retenir ses émotions lorsqu’il évoqua la mémoire de celui avec qui il fonda en 1987 France Maghreb, une radio généraliste aux regards franco-maghrébins. "A France Maghreb, on a toujours eu en Brahim un père, un pédagogue et un professionnel perfectionniste", a-t-il confié, affirmant que le défunt était "très attaché à son pays d’origine, l’Algérie". "Même s’il lui arrivait de critiquer durement son pays, il ne tolérait que personne d’autre le fasse. C’est comme s’il voulait en avoir l’exclusivité", a confié le co-fondateur de France Maghreb.
Enchaînant sur le caractère de son ami, il a confié que Brahim avait à la fois une qualité et un défaut qui allaient ensemble. "Le défaut c’est qu’il gueulait tout le temps contre tout le monde. La qualité est que, trois minutes après, il fait de la diversion pour s’excuser indirectementà c’était un gueulard au bon cœur", a-t-il dit. Pour le président de l’institut franco-maghrébin, Hal El Andalous de Paris, et réalisateur d’émissions sur l’éducation religieuse en milieu laïc sur Radio France Maghreb, Hadj-Eddine Sari, les écrits légués à la postérité par feu Hadj Smaïl "témoignent de (sa) volonté de dialogue interculturel, de son humanisme et de la reconnaissance de l’autre dans toutes ses dimensions" rapporte l’APS. Il se rappelle avoir reconnu le regretté intellectuel alors qu’il était porte-parole de la Grande Mosquée de Paris, dans les années 80. "C’est le père Michel Lelong, initiateur du dialogue islamo-chrétien, qui m’a fait rencontrer mon très cher frère Brahim. Et c’est dans le cadre des tables rondes sur le dialogue des cultures que m’a été présenté le dynamique professeur de Français et humaniste que fut Brahim", a témoigné l’intellectuel.
Le Président-directeur-général de BeurFM, Nacer Kettane, se rappelle, lui, avoir lancé en collaboration avec le défunt, à Créteil, le premier Festival des cultures populaires originaires de l’immigration. "C’est le lien à l’immigration, le lien au soutien à cette communauté algérienne, qui m’a fait connaitre le regretté Brahim", a-t-il dit, ajoutant que pour le défunt "l’Algérie éternelle ne commençait pas avec l’islam, mais c’est un mélange de cultures aux antipodes de tous les intégrismes, de tous les extrémismes et de tout rejet de l’autreà".
Enseignant de carrière, Brahim Hadj Smail a consacré l’essentiel de sa vie à la radio, d’abord en Algérie en qualité de journaliste sportif, avant de rallier la France où il co-fonda en 1987 France Maghreb.
Ses "Billets d’humeur" faisaient sa renommée auprès des auditeurs et son fameux finish "Dormez bien braves gens, la terre tourne, elle continue de tourner, mais elle tourne sans vous", est gravé dans les mémoires. Le studio principal de France Maghreb 2 porte désormais son nom. Son corps repose à El Atteuf, près de Ghardaia, sa ville natale.

Par : Rosa Chaoui

L'édition du jour
en PDF
Le Journal en PDF
Archives PDF

El Djadel en PDF
El-Djadel en PDF

Copyright © 2007 Midilibre. All rights reserved.Archives
Conception et réalisation Alstel