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Edition du 30 Octobre 2011



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BORDJ MENAIL, JOURNÉES THÉATRALES
Le 4e art algérien, otage des textes étrangers
30 Octobre 2011

La coopérative culturelle théâtrale El Harf de Sidi Bel-Abbés a marqué sa présence aux Journées théâtrales de Bordj Menaiel avec la présentation de la pièce El Rahina «les otages». Cette pièce, produite en 2007, a été mise en scène par Abdelkader Melaab alors que le texte a été écrit par Kandsi Boumediène. El Rahina a déjà arraché plusieurs prix dans les festivals algériens, à titre d’exemple : Meilleures interprétations masculine et féminine au Festival de Blida en 2007 et au Festival de Nedroma à Tlemcen.
Le metteur en scène de la pièce a tenté de faire passer un message très important aux comédiens algériens, à savoir «lutter contre l’omniprésence des textes étrangers dans le théâtre algérien». Quatre comédiens ont interprété les rôles sur scène, dont l’écrivain du texte directement inspiré du vécu algérien. Le principal protagoniste est confronté à deux propositions de la part de ces deux camarades qui lui demandent de traduire un texte étranger pour le jouer sur scène, mais le comédien, à savoir Melaab Abdelkader, n’a pas accepté cette solution de facilité. La pièce traite ainsi du sujet sensible de choisir de traduire un texte étranger ou d’inventer et créer une nouvelle technique d’écriture théâtrale basée sur les traditions et les coutumes algériennes. Là, il préfère relever le défi en écrivant un texte orignal algérien, mais le défi le plus inquiétant pour ces protagonistes, c’est la subvention pour réaliser leur rêve et pouvoir participer au prochain festival. S’ensuit un chaud débat entre les comédiens, ils commettent un acte répréhensible qui leur redonnera néanmoins l’espoir. Ils enlèvent une fille pour demander une rançon, mais surprise leur otage leur porte bonheur, puisque c’est une commédienne accomplie et de plus la fille de l’organisateur du festival. La pièce El Rahina est un voyage de recherche d’un texte théâtral relatant les difficultés rencontrés par les jeunes talents qui ne peuvent malheureusement exploiter leurs dons faute de subvention. Cela à une époque où l’écriture dramatique est négligée et où l’on se contente de traduire ce qui a été déjà écrit et donc ne réflétant nullement les problèmes et soucis de notre société. La pièce est «enlevée» de manière magistrale par les jeunes comédiens proposant une série d’évènements tragi-comiques, mais tirés exclusivement de notre réalité quotidienne qu’on ne cesse de subir ou volontairement qu’on cherche à subir. «L’artiste algérien a besoin d’intuition tirée de ses coutumes et traditions, enfin l’idée générale de cette présentation consiste également à pouvoir écrire un texte orignal algérien sans aller à chaque fois vers les textes traduits par des étranger, car ils n’ont pas les même traditions que nous. Il faut redonner au théâtre algérien sa véritable valeur et son public» nous a déclaré l’auteur de la pièce Boumediene Kandsi. Le public présent dans la salle du théâtre de Bordj Menaiel a affiché, lors de la présentation d’El Rahina, son admiration autant pour le thème traités que pour l’interprétation magistrale des comédiens d’El Harf de Sidi Bel-Abbès.

Par : Djamel Boukerma

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