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Edition du 8 Septembre 2011



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Cinémathèque algérienne (musée du cinéma)
Le clapet de grands classiques
8 Septembre 2011

La Cinémathèque algérienne est de retour en cette rentrée sociale avec de grands classiques du cinéma mondial. Parmi les chefs-d’œuvre du 7e art, les cinéphiles apprécieront pour ce week-end, le samedi 10 septembre à raison de deux séances (13h30 et 17 heures), la projection du long métrage allemand Le mariage de Maria Braun réalisé par le célèbre cinéaste Rainer Werner Fassbinder.

La critique de ce film, sorti en 1979, l’a considéré comme étant l’emblème du nouveau cinéma allemand. Les événements suivent le destin d’une femme pendant les années de reconstruction que les références diégétiques situent entre 1943 et 1954.
Ainsi, en 1943, alors que la guerre a éclaté, Maria épouse le soldat Hermann Braun à la hâte dans une mairie de fortune. Les jeunes mariés ont une après-midi et une nuit avant qu’Hermann ne rejoigne le front. Restée seule avec sa mère et son grand-père, Maria voit l’Allemagne s’effondrer sous les bombes. Alors qu’Hermann est porté disparu, Maria visite les convois de prisonniers, persuadée que son mari est vivant. Pourtant, un soir, on lui annonce la mort de ce dernier. C’est au club américain que Maria fait la connaissance de Bill et, ayant des relations avec le soldat, elle se retrouve enceinte.
Un soir, alors que Maria et son amant sont couchés, Hermann rentre et gifle sa femme. Bill essaie d’intervenir. La jeune femme l’assomme et le tue avec une bouteille. C’est Hermann qui prend en charge le meurtre de Bill et il est condamné à plusieurs années de prison.
Pendant ce temps, Maria devient la maîtresse de son patron et tient au courant son mari dans sa prison. Lorsque celui-ci doit sortir, il s’enfuit en Australie car il a passé un contrat secret avec l’amant qui doit mourir prochainement. A la mort de celui-ci, Hermann revient toucher la moitié de l’héritage. Maria, qui croit tout lui offrir en ayant eu tant de mal à tenir une ligne de conduite, se suicide ; elle oublie de fermer le gaz et une explosion éclate dans l’appartement.
Sous couvert d’une intrigue romanesque et mélodramatique, Fassbinder décrit avec une profonde ironie l’Allemagne d’Adenauer et de la reconstruction. Symboliquement le film s’achève sur la victoire de l’équipe nationale de football à la Coupe du monde 1954, moment décisif pour le peuple allemand qui, de vaincu, devient vainqueur. La critique est violente : ne voit-on pas Fassbinder lui-même, dans une courte scène, sacrifier la poésie -- les oeuvres complète de Kleist -- sur l’autel du marché noir ?
Rainer Werner Fassbinder est un réalisateur allemand né le 31 mai 1945 à Bad Wörishofen (Bavière), Allemagne, et mort le 10 juin 1982 à Munich. Il est l’un des représentants majeurs du Nouveau cinéma allemand des années 1960-1970. Il a été également acteur, auteur et metteur en scène de théâtre.
Metteur en scène de plus d’une trentaine de longs métrages en dix ans, Rainer Werner Fassbinder attire vers lui les regards à la fois admiratifs et jaloux d’une critique qui ne sait plus comment s’y prendre pour minimiser une oeuvre – on peut parler d’oeuvre chez un cinéaste aussi prolifique et... brillant – solidement ancrée dans son temps, porteuse d’un espace de réflexion de quelques idées fortes de ce dernier quart de siècle. Fassbinder est, donc, à l’évidence un cinéaste très attirant. C’est quelqu’un de réaliste. Il ne croit que ce qu’il voit. Quand tout va mal et que le monde va à sa perte, il n’a qu’à charger sa caméra pour que l’espace soit à sa merci comme les indigènes d’Apocalypse Now le sont par la croyance du colonel Kurtz.

Par : Kahina Hammoudi

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