Le Midi Libre - Culture - Hadj M’rizek, le chantre de la chanson chaâbie
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Edition du 6 Août 2011



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Hadj M’rizek, le chantre de la chanson chaâbie
6 Août 2011

La Casbah, la médina d’El- Bahdja, a enfanté de grands maîtres de la chanson chaâbie. Parmi les grandes figures nous pourrions citer El-Hadj M’rizek.

Au 4, Rue de Thébès, à la Casbah d’Alger, naquit El-Hadj M’rizek, de son vrai nom Arezki Chaïeb. Il fréquenta l’école «indigène» du quartier de Soustara, l’école Sarrouy où il obtint, en 1927, le Certificat d’études primaires (CEP «indigène»). Très jeune, il s’intéressa à la musique. Son demi-frère Mohamed Qhioudji lui apprit quelques airs de chansons qu’il interprétait avec des amis. 
Dans cet orchestre «familial», il tenait le tar. En 1928, au cercle du Mouloudia, Place Mahon face à Djamaâ Djedid, existait une société andalouse au sein de laquelle il évolua aux côtés de Cheikh Ahmed Chitane, faisant d’énormes progrès dans le genre hawzi tout en suivant parallèlement des cours d’arabe. C’est là qu’il rencontra Mustapha Kechkoul, Omar Hibi et Bencharif. 
A partir de 1929, il anima la plupart des fêtes familiales de la Casbah. Ses interprétations du hawzi étaient très appréciées à Blida et Cherchell. Il trouva assez de temps pour aider le Mouloudia, dont il fut le vice-président en 1937, et diriger par la suite la section natation. Il a enregistré ses premiers disques à Paris chez Gramophone (78 T) en 1938, entre autres : «Ya taha el amine», «Yal qadi», «EI bla fi el-kholta». Il a effectué son pèlerinage en 1937, une année après El-Hadj El-Anka et Hadj Menouar. En 195l, il se produit à la salle lbn Khaldoun (ex-P. Bordes) avec Lili Bouniche. Il a interprété, «El-Faradjiya» de Sidi Kaddour El-Alami et «Rohi Thasbek ya afdra» de Bendebbeh. Le 20 mai 1952, il participe à un grand gala organisé au profit de la famille du Cheikh Khelifa Belkacem, décédé le 4 novembre 1951. Au cours de la même année, il enregistre chez Pacifique son grand succès : El Mouloudia (78 T). Les paroles lui étaient écrites par Cheikh Noreddine ainsi que «Arassi noussik» du poète Dris El-Alami et «Qahoua ou lateye» du poète Sid Thami El- Medeghri. C’était un dandy comme on disait à cette époque, gentleman et distingué. 
Tout comme Habib Rédha, Mustapha Skandrani, Mohamed El-Kamel, Abdelghani Belkaïd, Ali Debbah (dit Allilou) et beaucoup d’autres, il était très estimé par son public et particulièrement dans le M’Zab où il animait beaucoup de soirées. Qhioudji  son demi-frère, dit Mohand Aromi, a joué un rôle important dans sa vie artistique du fait qu’il était organisateur de spectacle ; il était, en fait, son imprésario. C’était lui qui réceptionnait les demandes de galas et fêtes familiales pour choisir les cheikhs disponibles et monter les cérémonies à sa manière, Hadj M’rizek avait entrepris, vers 1940, l’interprétation de chants religieux. Cheikh Sid Ahmed Ibnou Zekri, proviseur du lycée de Ben-Aknoun, l’a orienté vers le hawzi et l’aroubi, genres profanes qui lui allaient bien. Il s’initia au dur apprentissage de l’écriture poétique mais la maladie était là. Bien qu’alité, il s’enquerrait des nouvelles de la Révolution déclenchée le 1er Novembre 1954. Demi-frère de Rouiched, originaire de Kanis, à Azzefoune (Tizi-Ouzou), Hadj M’Rizek, qui avait quitté, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la vieille maison familiale de la Casbah pour le quartier chic européen du Bvd Pitolet à Bologhine, mourut dans la nuit du 11 au 12 février 1955 à Alger, après une longue maladie et fut enterré au cimetière d’El-Kettar.

Par : Kahina Hammoudi

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