Le Midi Libre - Culture - Une culture entre deux rives
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Edition du 27 Juillet 2011



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Echange entre le Théâtre régional de béjaïa et l’association Tafsut de Rouen
Une culture entre deux rives
27 Juillet 2011

Dans le cadre d’un partenariat décentralisé entre le Théâtre régional de Béjaïa et les éditions Tira de Béjaïa, des rencontres culturels sont organisé depuis le 17 juillet jusqu’au 28 du mois en cours dans la capitale des Hammadides.

C’est une grande première où durant toute une semaine les Boujiotes ont pu bénéficier d’un large éventail de rencontres. D’autant plus que ce projet comprend des démarches artistiques qui pourront servir les artistes algériens, des différents genres, à long terme.
Entre ateliers de formations, expositions, projections cinématographiques et conférences-débats, les participants ont eu le bonheur de pouvoir se rapprocher de plusieurs artistes des deux régions.
D’ailleurs, une exposition de peintures de l’artiste-plasticien Saïd Atek, établi en France, a été montée dans le hall du TRB. Son intitulé, «Asmekti», suggère un travail sur la mémoire qui constitue aussi la raison d’être d’un atelier créé à cette occasion. Animé par l’auteur de l’exposition et assisté par le plasticien Smaïl Ouchène, cet atelier a été ouvert aux habitants de la ville désireux de contribuer à cette forme de construction artistique de la mémoire à l’aide, notamment, de «leurs archives personnelles». Le programme d’échanges se concrétise aussi à travers l’atelier animé par le dessinateur Patrice Marchand et le plasticien Djamel Bouali, et portant sur le dessin avec la réalisation de petits ouvrages à partir de différents objets. L’objectif étant de «partager des idées, garder une trace et… recommencer».
Le premier atelier a également abordé le thème de l’histoire et celui du devoir de mémoire. Animé par Nicolas Diologent, créateur de films d’animation, et assisté de Amokrane Makhloufi, cet atelier a mis à contribution l’imaginaire de quelques citoyens rencontrés dans la rue, pour faire de leurs histoires la substance d’un projet d’écriture d’une histoire mise en images, d’où naîtront, grâce à la magie du cinéma, des films d’animation. L’atelier s’est aussi nourri de la «richesse» de la rue d’où l’on a puisé des éléments et réalisé, entre autres créations, des bruitages et des musiques. Le public a été convié, depuis vendredi dernier, à découvrir les films d’animation réalisés par cet atelier et projetés en nocturne au niveau de la maison de la culture et quelques endroits de la ville : la très touristique Brise de mer, les quartiers populeux d’Iheddaden et de la Sifa et Sidi Soufi.Depuis hier des spectacles du théâtre de rue montés par le cercle de La Litote, avec Luc Perrot, Jérome Lefèvre, Mohammed Kotbi et l’assistance de deux comédiens du TRB, Nesrine Aïtout et Farid Cherchari en l’occurrence, ainsi que Meziani Fodil, un jeune comédien amateur, animent les places mythique de la ville de Béjaïa à savoir l’ex-place Gueydon, l’esplanade de la maison de la culture, la Brise de mer et la place Manuel Texeïra Gomès. Ce projet consiste, selon ses concepteurs, à «raconter les familles en favorisant la rencontre des lignées matrilinéaires et patrilinéaires, passant de la grand-mère ou du grand-père à la petite-fille ou au petit-fils». L’objectif est de «construire les mythes du quotidien et faire se rencontrer les histoires de familles kabyles et normandes, pas si différentes…».
Aujourd’hui, ce programme de dix jour, sera clôturé par Annie et Alain Coci, deux artistes haut-normands, auront réalisé un reportage filmé et en photos de cette expérience nouvelle pour servir de témoin «de retour en Haute-Normandie pour contribuer au développement du volet culturel de la coopération entre les deux régions. Ce déplacement sera bien sûr l’occasion de faire le point, à l’invitation des autorités locales, sur la coopération entre nos deux régions : son volet interuniversitaire ‘‘Seine – Soummam’’, qui se poursuit et se concrétise, et les autres actions qui peuvent être envisagées de part et d’autre. Pour que la coopération entre les sociétés civiles de nos deux régions puisse demain enfin s’épanouir et bousculer tous les préjugés qui entravent la libre circulation des intelligences et des énergies.»
Les participants à ces journées d’échanges culturels de l’association Tafsut comptent refaire l’expérience avec des témoignages de cette expérience de retour en Haute-Normandie pour contribuer au développement du volet culturel de la coopération entre les deux régions.
L’appelation «Tafsut», en berbère « le printemps », est pour les membres fondateurs le symbole même de toute renaissance, d’espoir d’un renouveau, portant en lui le germe d’un « été ». C’est aussi le symbole d’une association qui naît avec l’espoir de grandir, symbole de l’époque de sa conception et aussi d’un Printemps kabyle qui œuvre avec détermination pour la reconnaissance de son identité culturelle et linguistique.
L’association se veut laïque et culturelle. Son objectif est de transmettre et de diffuser les cultures kabyle et normande au travers de manifestations artistiques en Normandie et en Kabylie, de conférences-débats et de réunions conviviales.
Elle a vu le jour le 28 mars 2008 à l’initiative de personnes particulièrement attachées à la culture et à la civilisation kabyle.
Les membres de l’association souhaitaient donner la parole à la communauté kabyle fortement représentée en France et en Haute-Normandie. Son objectif est de faire connaître cette culture dans le respect de ses différences et de son originalité au sein du Maghreb.

Par : Kahina Hammoudi

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