Située dans une région exposée en permanence à la désertification dont les effets sont dévastateurs, la wilaya de Biskra a fait de la lutte contre ce phénomène une «bataille de tous les jours».

Les efforts de lutte contre l’avancée du désert se traduisent par la mise en place de divers programmes de développement, de prévention et d’accompagnement technique, affirment les professionnels de la Conservation qui ont prévu un plan d’actions axé sur l’installation de brise-vent sur 500 hectares pour fixer les dunes et stopper l’avancée du sable et sur des actions de reboisement pour éviter l’érosion du sol parallèlement à la délimitation des zones de pacage pour éviter les problèmes de dégradation du couvert végétal. La Conservation gère également plusieurs dispositifs et fonds pour faire face à ce fléau, dont le fonds de lutte contre la désertification et le développement des parcours et steppes (340 millions DA), le fonds de développement rural et mise en valeur des terres par la concession (250 millions) et le fonds spécial de soutien aux petits éleveurs et petites exploitations agricoles (250 millions). La Direction de l’hydraulique a entamé la réalisation de plusieurs projets de protection de villes contre les inondations par des digues, dont l’un des avantages consiste à arrêter l’érosion du sol sur les sites concernés, selon son responsable. Le centre de recherche scientifique et technique sur les zones arides de Biskra veille, quant à lui, à l’élaboration d’études destinées à apporter les réponses adéquates pour freiner les déséquilibres observés sur ce type de zones. A Aïn Bennoui dans la commune d’El- Hadjab, l’Institut technique de développement des cultures sahariennes mène actuellement des expérimentations sur les cultures sur les terres salines, dont la réussite conduira à la récupération de vastes terres candidates à la désertification. La désertification est due soit aux changements climatiques soit à l’action de l’homme qui contribue à appauvrir les sols, selon les scientifiques. Biskra est particulièrement exposée aux risques d’érosion entraînés par les eaux de ruissellement et les crues des oueds à cours irréguliers car elle est située sur le versant sud de l’Atlas saharien. Elle se trouve également sur le couloir de vents violents, dont la vitesse atteint les 120 km/heure qui accélèrent considérablement l’avancée du désert et la dégradation du couvert végétal, précise l’APS. Les facteurs qui aggravent le fléau de la désertification sont les conditions climatiques marquées par de faibles précipitations, des températures dépassant les 44 degrés, ainsi que l’action humaine inconsciente traduite par les labours sauvages des terres fragiles, le pacage incontrôlé et une urbanisation tentaculaire, notent encore les mêmes spécialistes.