Le Midi Libre - Supplément Magazine - «Les facteurs psychiques peuvent être un facteur déclenchant des maladies organiques»
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Edition du 5 Juin 2011



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Professeur Andréas Saurer, médecin interniste, au Midi Libre
«Les facteurs psychiques peuvent être un facteur déclenchant des maladies organiques»
1 Juin 2011

C’est au 14e Congrès national de psychiatrie que nous avons rencontré le professeur Andréas Saurer, médecin interniste à Genève. A travers la médecine interne il a intégré progressivement les maladies psychosomatiques. D’ailleurs, dans sa communication qu’il a présenté : «Le langage corporel de l’angoisse», il explique comment les troubles anxieux peuvent provoquer des manifestations psychiques ; il présenta également un cas clinique. Ecoutons-le dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder.

Midi Libre : Comment se manifestent les troubles anxieux ?
Pr Andreas Saurer : Les troubles anxieux sont des manifestations psychosomatiques qui se manifestent sous une émotion d’angoisse. Le sujet est angoissé et évidemment cette émotion va de paire avec des manifestations corporelles. Sous forme de palpitations, sueur, tremblement, problème digestifs, bouche sèche, fourmillement des mains, etc. Ainsi, ce sentiment d’angoisse peut aller de paire avec toute une série de manifestations corporelles.

Cette manifestation d’angoisse peut-elle durer ?
Généralement ça ne dure pas, mais bien évidemment, il y a toujours une espèce d’angoisse de fond. Les sujets sont constamment angoissés, rapidement ils ont peur de tout. Ces peurs ne sont pas toujours expliquées. Par moment, c’est tout à fait le contraire, on retrouve des gens angoissés et qui répriment. A vue d’œil, on a l’impression que ce sont des gens très calme, mais au fond ils sont très troublés.

Ces troubles d’anxiété sont-ils normaux ?
Oui, il est normal quelque peu d’avoir des inquiétudes et même d’avoir peur lorsqu’on est face à un danger bien concret. Cette peur justifiée est normale. Il faut dire aussi qu’il y a des degrés. Il y a également des angoisses et tristesse passagères. Dans la vie, il est clair qu’on peut être contrariés ou passer par des moments difficiles. Par exemple, lors d’un deuil, si on perd une personne qui nous est très chère, c’est tout à fait normal d’être triste, c’est une réaction physiologique. Avec le temps on fait son deuil est tout rentre dans l’ordre, et on n’a pas besoin de traiter ce passage difficile.
En revanche, si cette angoisse ou tristesse dure, ce ne serait plus normal car la personne est déprimée, souffre énormément. Et dans ce cas-là il faut traiter.

Comment peut-on guérir ces angoisses «anormales» ?
Il y a des médicaments anti-dépresseur qu’on peut administrer. Il y a aussi l’approche psychanalytique car ce qui est important c’est de prendre en charge le patient dans sa globalité. Discuter avec elle, essayer de comprendre ce qui se passe dans l’ensemble de son fonctionnement psychique, dans sa trajectoire, sa vie quotidienne. C’est-à-dire ne pas regarder seulement le symptôme en tant que tel mais l’ensemble de la personne. Et je pense que dans ce sens-là, une approche psychothérapeutique devient nécessaire. C’est capital et important d’écouter les gens, de quoi ils souffrent, ce qu’ils ont sur le cœur et ne pas sauter sur le symptôme et traiter avec des médicaments.

Tout ce stress et anxiété vécus quotidiennement peuvent-ils provoquer des maladies corporelles ?
Effectivement, cela peut- être un facteur parmi d’autres qui peut provoquer des maladies organiques. Particulièrement chez les sujet intravertie, dans la mesure où il y a un vécu émotionnel refoulé. Les facteurs psychiques donc peuvent jouer un rôle, surtout lorsqu’ils ne manifestent pas leurs émotions. Car manifester ses émotions peut protéger.

Par : Ourida Ait Ali

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