La pièce théâtrale «Le Kidnapping» a été adaptée à partir de faits réels vécus par la région. Cette pièce traite le sujet dramatique des rapts de manière tout à la fois lucide et critique tentant, en quelque sorte, de ressusciter des valeurs morales ayant laissé place à un amour immodéré de l’argent.

L’association culturelle -Talettat- », relevant de la wilaya de Tizi- Ouzou, en est encore à faire ses premiers pas puisqu’elle a vu le jour seulement au mois d’avril 2010. Pourtant son parcours dans le domaine culturel est éloquent et se passe de tout commentaire au vu de sa richesse et diversité. En témoignent ses productions théâtrales qui vehiculent de véritables lecons appelant au réveil de la conscience d’une société, un tant soit peu dévoyée, dans laquelle l’argent dicte en seigneur et maître ses lois impitoyables. La troupe de comédiens de Talletat, même si amateur, s’est imposée sur les planches par son talent et son amour du 4ème art. Cela lui a valu une moisson de prix lors de festivals tant de wilaya que nationaux. Talletat a à son actif, en une petite année d’existence, la production de pas moins de quatre pièces théâtrales. Les thèmes de ces dernières traitent de divers phénomènes et maux étrangers à notre environnement et qui se sont pourtant imposés, ces dernières années, dans la société kabyle. Le plus tragique et le plus condamnable de ces fléaux reste, sans conteste, le kidnapping. La pièce théâtrale, interprétée par Talletat, Le Kidnapping, est adaptée à partir de faits véridiques vécus par la région. Le Kidnapping aborde ce dramatique sujet d’une manière lucide et critique tentant en quelque sorte de ressusciter des valeurs ancestrales remplacées par un amour immodéré de l’argent. L’appât du gain fait fi de toute autre considération quitte à piétiner tout sentiment humain. Le Kidnapping dénonce cette terrible déviation d’une société qui court à sa perte à moins d’un sursaut salutaire. Cette pièce a le mérite de dénoncer haut et fort ce fléau ravageur dans les contrées kabyles et d’appeler au réveil des consciences.
Le public a vivement applaudi cette représentation qui interpelle chacun d’entre eux. L’autre pièce de Talettat Azetta net wenziwin ou le tissage des destins a été retenue dans le cadre des présélections du Festival de théâtre amateur tenu récemment à Bordj Menaiel. Lors de la représentation d’Azetta net wenziwin une parfaite communion a été observée entre le public et les comédiens, qui ont effectué une préstation éblouissante, ponctuée par des applaudissements nourris. Le thème central de cette pièce, nous dira le président de l’association et metteur en scène, Hassan Kashi, met en exergue « un phénomène qui s’installe progressivement dans la société kabyle et où l’on voit des mariages se conclure sur la base d’intérêts bassement mercantiles », cela au détriment des sentiments et des valeurs léguées par les anciens. Le mariage d’intérêt est, lui aussi, en passe de devenir l’exemple en la matière dans un environnement où l’argent a fini par régir la vie de tous les jours. Azetta net wenziwin met en scène deux protagonistes, représentant respectivement le mal, à savoir l’hypocrisie, et le bien ou les valeurs hautement morales. Le sujet a été «porté» de main de maître par de jeunes comédiens proprement éblouissants. Moralité de la pièce, l’argent ne fait pas le bonheur et la bonne foi finit toujours par l’emporter sur l’hypocrisie. Hassan Kashi,sollicité pour nous parler de sa jeune troupe n’a pas manqué, après s’être félicité de la prestation de ses comédiens, de lancer un appel pressant aux autorités compétentes de leur apporter l’aide financière qui leur permettrait de mieux s’affirmer sur la scène culturelle et pouvoir, pourquoi pas, réaliser le rêve de remporter des titres internationaux. C’est tout le mal que l’on souhaite à cette jeune troupe talentueuse à laquelle les aléas et vicissitudes du quotidien donnent encore plus de punch et de mordant.