Le Midi Libre - Midi Alger - Les «files» de triste mémoire de retour
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Edition du 12 Janvier 2011



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Fermeture de boulangeries, épiceries, superettes...
Les «files» de triste mémoire de retour
11 Janvier 2011

Depuis plusieurs jours la majorité des commerces de proximité à travers la capitale gardent leurs rideaux baissés. Est-ce par souci de sécurité ou simplement en attendant que les prix des denrées alimentaires se stabilisent ? La question reste posée. En tous cas ceux qui ont choisi de rester ouverts, et nonobstant la grogne populaire, continuent à imposer le diktat des prix revus à la hausse en dépit du bon sens. Ainsi à Belouizdad une boulangerie propose le sachet de 10 petits pains, soit l’équivalent de 2 baguettes, à 25 DA, les viennoiseries sont toujours proposées à 15 DA l’unité même après l’annonce de la suppression de toute augmentation sur les ingrédients entrant dans la composition de ces produits. Beaucoup de gérants de commerçants avancent, pour justifier la fermeture de leurs commerces, l’appréhension de casses, vols ou agressions en parrallèle des émeutes qui ont secoué la capitale. Il faut dire que de jeunes délinquants ont profité de la grogne populaire pour braquer des magasins de luxe, des bijouteries ainsi que des bureaux de poste et des agances bancaires. Ils ont d’ailleurs soigneusement minuté leurs forfaits, soit les fins d’après midis juste avant les fermetures. Revivre le même scénario n’est certainement pas totalement écarté. Les commerçants préfèrent prendre en considération ces nouvelles donnes de l’heure, ils prennent la situation très au sérieux et ne veulent surtout pas prendre le risque de perdre leurs biens. À Didouche-Mourad par exemple, plusieurs magasins restent toujours fermés. Leurs gérants ont opté pour cette option afin de minimiser les risques, même si pour eux ce n’est pas la meilleure option. «Je voudrais bien rouvrir ma boutique et reprendre mon activité, car ces jours de fermeture sont un manque à gagner important pour moi. Mais je préfère rester prudent afin de protéger mon commerce et surtout préserver ma sécurité et celle de mes employés», nous explique le gérant d’un magasin représentant une célèbre marque internationale abordé devant le rideau baissé de sa boutique. Des commerçants, sur la même rue, ont rivalisé d’imagination innovant en matière de précautions à prendre pour protéger leurs biens. Quelques uns ont carrément déménagé leurs marchandises dans des camions pour la mettre en sécurité quelque part. Il y a ceux qui ont renforcé la façade de leur vitrine avec des plaques de tôle condamnant ainsi l’entrée de leurs boutiques. Pour compliquer la tâche d’éventuels casseurs le gérant d’un magasin n’a pas hésité à ramener des dizaines de sacs de sable qu’il a pris la peine d’entreposer à l’entrée de sa boutique, donnant l’mpression d’être en état de siège. Tous ces commerçants, ayant opté pour la prudence, sont unanimes pour faire leurs les devises «Prudence est mère de sûreté» ou encore «Mieux vaut prévenir que guérir», en attendant les ménagères et les pères de famille sont contraints de faire des queues impressionnantes, de triste mémoire, pour s’entendre dire à l’arrivée qu’il n’y a plus de pain. Concernant le lait conditionné en sachet il faut se lever à 5h du matin ou être dans les petits papiers de l’épicier du coin pour espèrer en bénéficier, sinon pour ceux qui ont les moyens se rabattre sur le lait en brique ou en poudre, hors de prix, et pour les autres se contenter des infusions qui restent encore abordables.

Par : Hassiba Abdallah

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