La production de l’huile d’olive battra tous les records cette année. «Cela ne s’est pas produit depuis des années», nous confient plusieurs citoyens de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Depuis plus de deux mois, la majorité des familles de Kabylie s’est mobilisée afin de se consacrer entièrement à cette activité. Qu’ils soient employés, enseignants, chômeurs, étudiants ou autres, la cueillette des olives est une activité qui « n’épargne » presque personne dans la région. La vitesse de croisière de cette activité a été atteinte lors des quinze jours de vacances scolaires qui se sont achevées samedi dernier. Jusqu’au week-end passé, on se rendait quotidiennement et en famille pour ramasser le maximum d’olives.
Compte tenu de l’importance de la récolte, les gens ont travaillé même durant les journées pluvieuses. Alors que traditionnellement la population guettait les prévisions météorologiques avec une grande attention, cette année, aucune journée n’a été ratée sauf celles de période de neige. Les familles se rendent aux champs munis de parapluies ainsi que du petit matériel nécessaire sans oublier les vivres qui se résument au couscous, au fromage, à des olives, du lait caillé ainsi que des oranges et des mandarines.
Si pour les enseignants les vacances d’hiver est une aubaine inespérée pour s’adonner à cette activité traditionnelle qui est devenue une vraie passion indétrônable et inévitable, les employés qui exercent dans d’autres secteurs sont contraints de programmer leur congé annuel pour cette période de l’année. C’est le cas de Smail, la cinquantaine, qui travaille dans une entreprise publique au chef-lieu de wilaya. « Chaque année, je prends mon congé au mois de décembre. Une journée de cueillette d’olives en compagnie de ma femme me permet de gagner jusqu’à huit fois plus que ce que je gagne au boulot », affirme Smail qui se rend aux champs sans complexe aucun malgré son magister et son poste de cadre dans une entreprise. Notre interlocuteur ajoute que depuis le début de la récolte, il en ramassé l’équivalent de 1.000 litres d’huile.
Ce qui correspond à la coquette somme de 40 millions de centimes. En deux mois, il a pu cueillir l’équivalent de plus de douze mois de salaire. Et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin puisque, selon lui, il ne cessera qu’à la fin janvier. En effet, la cueillette des olives prend fin généralement début février. Cette année, compte tenu de la richesse de la production, il faut dire que les familles sont vraiment bousculées d’autant plus que contrairement à l’année précédente, les intempéries ont rendu la tâche ardue. Cela sans omettre la semaine où il a neigé et qui a rendu tout déplacement impossible dans près de la moitié des villages de la wilaya.
Il ne faut pas oublier de signaler que la cueillette des olives est l’occasion aux membres de la famille de consolider les liens en passant de longues journées ensemble. Ces journées sont mises à profit pour avantager la communication entre les fils, filles et les parents sans omettre le côté « promenade et pique-nique » de cette saison exceptionnelle.