La contrefaçon des médicaments, qui génère de gros profits, connaît une recrudescence dans le monde et concerne à la fois les pays du sud et du nord de la planète, ont affirmé des spécialistes vendredi à Paris. Le trafic de ces médicaments "contrefaits", "falsifiés", "illicites", "illégaux", "non enregistrés", "non autorisés" ou "frelatés", a augmenté de 300% entre 2007 et 2008, selon l’Organisation mondiale des douanes. La lutte contre le trafic des faux médicaments, "dramatique et dangereux", est "une ambition légitime et nécessaire", pour laquelle "tout doit être mis en oeuvre", a indiqué l’ancien président Jacques Chirac lors d’un colloque organisé au lendemain de l’annonce à Lyon de la saisie de plus d’un million de gélules contrefaites dans 45 pays membres d’Interpol. Pour sa part, le chef de l’unité "contrefaçon de produits de santé et crime pharmaceutique" à Interpol, Aline Plançon, à indiqué que ces faux médicaments, qui représentent 10% du marché mondial du médicament, représentent un trafic "bien plus rentable que le trafic de drogue". La situation dans les pays développés est moins alarmante, puisqu’on trouve les faux médicaments uniquement sur l’internet. Mais, comme le note Aline Plançon, "il ne s’agit plus seulement de médicaments de confort": "les types de médicaments sont de plus en plus larges, tels qu’antibiotiques, antidépresseurs ou traitements contre le cancer".