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Edition du 1 Juillet 2010



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Les Syriens plus gros consommateurs de maté en dehors de l’Amérique latine
1 Juillet 2010

Aujourd’hui cette infusion au goût un peu amer, boisson nationale en Argentine préparée avec des feuilles de yerba maté et qui se consomme chaude ou froide, a conquis le Qalamoun (nord-est de Damas), Soueida (sud) et la côte méditerranéenne.

Les Syriens sont les plus importants consommateurs de maté, en dehors de l’Amérique latine d’où provient cette plante aux vertus stimulantes, grâce à l’héritage d’immigrés qui l’ont ramenée dans le pays dès le milieu du siècle dernier.
Dans les années 80, des Syriens, notamment du Qalamoun et du littoral, et des Libanais migrèrent pour des raisons économiques en Argentine et au Brésil.
Certains de leurs descendants, de retour au milieu du XXème siècle, ramenèrent le maté, explique un ancien professeur de littérature arabe, Mahmoud Bitar.
De ces migrations restent d’importantes communautés syriennes en Amérique latine. Ils sont environ quatre millions au Brésil. En Argentine, 2,5 millions d’habitants sont d’origine syrienne.
Aujourd’hui cette infusion au goût un peu amer, boisson nationale en Argentine préparée avec des feuilles de yerba maté et qui se consomme chaude ou froide, a conquis le Qalamoun (nord-est de Damas), Soueida (sud) et la côte méditerranéenne.
"La Syrie est le plus important consommateur de maté en dehors de l’Amérique latine", a déclaré Mohammad Firas Jeiroudi, l’un des cinq ou six distributeurs de maté en Syrie, importé d’Argentine et du Brésil.
Les Syriens consomment environ mille deux cents (1.200) tonnes de maté par mois, soit un coût de 144 millions de livres syriennes (2,9 M USD), a-t-il affirmé.
Si vous rendez visite à une famille à Tartouss, Banias, Lattaquié, sur le littoral, "on vous proposera automatiquement du maté", assure Manal originaire d’un village de cette région.
"Mes parents en demandent dès qu’ils rentrent fatigués du champ, ils restent des heures à siroter leur boisson", raconte cette jeune fille de 22 ans infirmière à Damas.
La dégustation du maté nécessite parfois tout une organisation, comme par exemple dans le petit village de Ram Tarzé dans la région de Tartouss. C’est en cercle, chacun muni d’un petit verre et d’une paille métallique que des paysans de cette bourgade dégustent la boisson, raconte-t-elle.
Si, selon Mahmoud Bitar, les habitants du Nabek (à Qalamoun) en sont le plus friands, le breuvage délecte peu en revanche les Damascènes. Nahla, 25 ans, n’y a jamais goûté, "rebutée par son odeur". "Une perte de temps", estime une autre.
"Les Damascènes n’aiment pas cette boisson", assure M. Bitar qui avoue lui-même "ne pas en apprécier le goût".
"Dans notre esprit, le maté est populaire, on le boit à la campagne. Il symbolise l’oisiveté", reconnaît Bassem, dentiste de 40 ans, qui en boit à longueur de journée chez lui à Tartouss.
Pour Amer, un Palestinien marié à une fille du littoral, le maté "c’est avant tout un rituel, un moment de convivialité" en famille et entre amis.
C’est "la boisson campagnarde par excellence, mais qui a envahi les bureaux de la fonction publique à Damas", malgré tout le rituel de sa préparation, souligne-t-il.
AFP

Par : Roueida MABARDI

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