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Edition du 6 Juin 2010



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Mila, El Baâla
Quand beauté naturelle et richesse archéologique font bon ménage
6 Juin 2010

Site naturel féérique, semblant tout indiqué pour servir de décor au tournage d’un grand film de fiction, El Baâla, un lieudit situé à 3 km au nord-ouest de Oued El Athmania (Mila), est tout aussi truffé de trésors archéologiques qui attendent d’êtres exhumés et mis en valeur.

Habité depuis la préhistoire, le site d’El Baâla a été le creuset de civilisations qui y ont laissé des vestiges, lesquels, "s’ils venaient à bénéficier d’études et de fouilles adéquates, peuvent éclairer beaucoup de points d’ombre et répondre à de nombreuses questions concernant ces périodes encore mal connues de l’histoire du pays", estime le directeur de l’antenne de Mila de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés. M. Amar Nouara rapporte que ce site où se marient, dans un mélange féérique et grandiose, rochers, verdure et cours d’eaux, a été pendant l’époque romaine, un lieu de villégiature et de détente comme en témoignent les vestiges de bains taillés dans la roche et pavés de fresques de très jolies couleurs. El Baâla qui tire son nom, selon ce même chercheur, du dieu berbère Baal Hamon auquel l’on faisait des offrandes comme le prouvent les vestiges d’un autel trouvé sur place, a toujours été connue pour la douceur de ses eaux et pour être une région bien irriguée car située aux confluents de plusieurs cours d’eau dont certains comme les oueds El Baâla et Bouassa coulent toujours. Des techniques de domestication et de stockage de l’eau y étaient connues et maitrisées depuis des temps lointains comme en témoignent des vestiges de réservoirs et d’aqueducs encore visibles aujourd’hui. L’eau a même été utilisée pendant la période romaine dans le polissage des pierres à l’endroit même où est implantée une ancienne carrière qui, selon M. Nouara, "revêt une valeur historique incontestable, autant que toute cette zone qui se distingue par une étonnante convivialité entre l’Homme et la iperre".
Des excavations chargées
d’histoire.
Cette domestication de la pierre a laissé des traces visibles à ce jour comme les nombreuses cavernes que renferme la région, dont la plus grande, située au sud du site, mesure 30 mètres de long dans la pénétration de la roche. La valeur historique de cette grotte est confirmée par les nombreuses galeries et chambres funéraires qu’elle renferme et qui y sont taillées à même la roche. Ces cavernes ont d’ailleurs constitué, durant la Révolution, une cache précieuse pour l’Armée de libération nationale dont les combattants ont utilisé ces abris naturels méconnus des forces coloniales, tout en y aménageant des magasins pour leurs provisions. Le site qui s’étend sur 5 hectares a été découvert par des archéologues français en 1925, mais la caverne, elle, n’a été découverte que depuis une année, affirme M. Nouara qui signale également l’existence de nombreuses tombes creusées dans la paroi de la roche et semblables à celles découvertes à Ziama Mansouriah, près de Jijel. Le chercheur français Lucien Jacquot a été le premier à découvrir le caractère archéologique de ce site qui possède également de nombreux atouts touristiques en raison de ses nombreuses sources et des berges ombragées de ses oueds qui ont inspiré avant lui le peintre Delamare. Actuellement, une étudiante en magister de l’université de Constantine prépare une thèse sur une "lecture chronologique du site d’El Baâla" dans le cadre d’une convention avec l’université de Constantine portant sur la réalisation d’une série d’études sur les sites archéologiques de la wilaya de Mila. L’universitaire Youcef Aibèche, de l’université Mentouri de Constantine, ne manque jamais de souligner l’importance des sites archéologiques de Mila et la nécessité de leur accorder davantage d’attention par des opérations expertes de conservation, de restauration et de fouilles. Non loin du site d’El Baâla, proposé dernièrement au classement dans la liste du parc archéologique national, se trouvent également les fresques de Sidi Zerrouk, à Ahmed-Rachedi, ainsi que le site Ain El Foua où l’on peut admirer les ruines d’un palais qui semble avoir connu plusieurs époques et civilisations et qui revêt une importance historique et archéologique de premier ordre. On y trouve enfin le site de Tazrout dans la commune de Ain Melouk qui a abrité la première maison de l’Hégire au pays du Maghreb pendant la période fatimide.
APS


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