Le défenseur central Aurélien Chedjou estime que le Cameroun, en "phase de transition", risque de souffrir d’un certain manque d’expérience au Mondial.

Pourquoi le Cameroun, considéré comme l’un des favoris, n’a-t-il pas réussi la Coupe d’Afrique des nations en janvier (élimination en quarts de finale)?
On été l’un des favoris. On a un bon groupe même si ça s’est mal passé en Angola. On est dans une période de transition. Les jeunes viennent d’arriver, il y a un manque d’expérience, parce que la grande génération est en train de disparaître. Peut-être que la mayonnaise n’a pas pris. Mais d’ici deux ou trois ans, je ne vous dirai peut être pas la même chose".

Quel est l’apport de Paul Le Guen qui a permis au Cameroun d’obtenir son billet pour le Mondial après avoir mal débuté la phase de qualifications ?
Il a professionnalisé le groupe. Il a mis chacun devant ses responsabilités. Il y a une organisation tactique que peut être nous n’avions pas auparavant. Il a ramené la petite touche européenne, tout en nous laissant faire avec nos manières africaines. Lors des entraînements, il y a beaucoup de ballon, contrairement à ce que certains peuvent dire. Ce n’est pas du tout ennuyeux, c’est même plaisant.

Deux problèmes ne résument-ils pas les difficultés du Cameroun: le système défensif et une Eto’o dépendance ?
Dire que le Cameroun et Eto’o sont défensifs, ce n’est pas vrai. Des gens comme Makoun se projettent vite vers l’avant, Song donne des passes décisives. C’est un faux débat. A la CAN, on était les favoris. Mais une élimination en quarts de finale, pour le Cameroun, c’est une déception. Eto’o, c’est un joueur de classe mondiale. L’équipe doit s’adapter.
En sélection, il joue à gauche, c’est nouveau pour lui. Mais l’avoir avec nous, c’est toujours un plus. Mais il n’y a pas d’Eto’o dépendance car nous avons aussi joué des matches et nous avons été bons.

Que peut espérer le Cameroun dans ce Mondial avec en première phase les Pays-Bas, le Danemark et le Japon ?
La Hollande sort quand même du lot. Avec Roben, Sneijder, Kuyt, Van der Vaart.... Le Japon et le Danemark, sans faire de bruit, sont présents à chaque Coupe du monde. Je ne connais pas les joueurs japonais. Au Danemark, je connais Bendtner. Le Cameroun est quand même une grande nation de football. Et pour ce Mondial en Afrique, on veut faire quelque chose. On aura tout le pays derrière nous. Et puis si on gagne, ce sera historique. Une victoire d’une équipe africaine en Afrique. Toutes les équipes africaines voudront bien faire.

N’allez-vous pas avoir une forte pression du peuple camerounais, d’autant que le Mondial est en Afrique ?
De la pression, il y en a toujours eu. Depuis que nos aînés ont eu des résultats. Mais certains ne comprennent pas qu’on est dans une période de transition. Qui dit jeunesse dit erreur, et ça, le peuple ne comprend pas.