Le défenseur de Stuttgart d’origine turque, Serdar Tasci, est le premier joueur musulman à prétendre à une place de titulaire en équipe nationale d’Allemagne. Tout un symbole dans un pays où intégration ne rime pas toujours avec harmonie.
Serdar Tasci a longuement réfléchi, il avoue même avoir passé des nuits blanches. Puis, il a finalement décidé de jouer pour l’Allemagne, le pays où il est né, lui le fils d’immigrés turcs qui "en famille ne fête pas Noël mais seulement les fêtes turques". "Ce fut une décision pour l’Allemagne et non contre la Turquie", tient à préciser le joueur de 21 ans qui évolue à Stuttgart depuis ses débuts professionnels, en 2006. Le latéral a reçu de nombreux appels de la Fédération turque de football qui souhaitait l’intégrer dans ses rangs comme elle l’a fait avec les frères jumeaux Altintop, nés dans la Ruhr de parents immigrés, ou Yildiray Bastürk, son coéquipier de Stuttgart, fils de mineurs turcs, né lui aussi dans l’ancien bassin minier. "Mais à la fin, c’est l’entraîneur allemand Joachim Löw qui a fait le plus d’efforts pour que je vienne", a raconté ce joueur de 1,86 m, porte-drapeau d’une communauté turque ou d’origine turque forte de 2,4 millions de personnes.
Ses débuts en sélection, Serdar Tasci vient de les effectuer en disputant l’intégralité de la rencontre amicale Allemagne-Belgique (2-0), le 20 août à Nuremberg. A la fin du match, le verdict est tombé. Elogieux. "Il a un potentiel énorme", a souligné Löw. "Il a montré tout ce qu’on attendait de lui. Il est bien tactiquement et il a une excellente lecture de jeu". "Jogi" Löw a d’ailleurs retenu le jeune talent pour les deux premiers matches de qualification de l’Allemagne pour le Mondial-2010, face au Liechtenstein le 6 septembre et à la Finlande le 10.