C’est en fin d’après-midi, au crépuscule que les taxis clandestins investissent les arrêts de bus, proches de la gare ferroviaire de Reghaïa. Remplaçant les minibus menant vers les différentes destinations aux alentours de la commune de Reghaïa, à savoir Ouled Hedadj, Ouled Moussa, Haouch el Mekhfi. Il faut préciser que ces minibus arrêtent de rouler dès la fin de journéé, ceci en dépit du grand nombre de voyageurs présents sur les lieux, en particulier ceux qui arrivent à Reghaïa à 19h par le train de la banlieue est, venant d’Alger. «On est obligé d’accepter d’être conduits par un clandestin, qui exige 50 dinars par place, ou 200 dinars si on préfère être seul. Pourquoi les propriétaires des minibus ne pensent-ils pas à leurs usagers? Ils pourraient désigner un bus pour une permanence à tour de rôle», déplorent quelques voyageurs bloqués sur les lieux. «Pour nous les hommes ce n’est pas un grand problème, mais qu’en est-il des femmes, des étudiantes pour la plupart. Que peuvent-elles faire?», s’interroge l’un des voyageurs. Par ailleurs les taxis clandestins, eux, estiment qu’ils rendent un grand service aux retartadaires. En contrepartie, ils trouvent légitime d’être payés. En demandant à l’un de ces chauffeurs clandestins pourquoi les minibus arrêtent-ils de travailler aussi tôt en dépit qu’il y ait encore des voyageurs?, il nous répondra «Je ne sais pas, mais les pauvres se fatiguent beaucoup. Vous savez, ils commencent très tôt. Et maintenant c’est à notre tour de gagner notre vie ». Ces débrouillards (hors la loi)ne concernent pas uniquement ceux qui ont de vieilles voitures. « Ceux qui achètent un véhicule par facilité viennent proposer également leurs services, cela leur permet de régler leur écheance». Ce que nous avons pu constater nous-mêmes sur place. «Il y a des personnes qui achètent des voitures spécialement pour les utiliser clandestinement pour le transport, aussi bien à Reghaïa qu’à Alger comme c’est le cas à El Harrach. Ils se procurent parfois jusqu’à trois véhicules, et ils embauchent des jeunes comme conducteurs», nous expliquera-t-on . Signalons que ce ne sont pas uniquement les clandestins qui tiennent à gagner leur vie. D’autres jeunes viennent s’y greffer tentant de s’implanter pour créer un parking et exiger de ces clandestins de payer un droit de stationnement. Nous avons vu nous-mêmes ces jeunes s’installer sur les lieux avec dans la main de l’un d’eux un gros bâton. Apparemment chacun veut instaurer sa propre loi.
Par : Sofiane B.