Une cérémonie d’hommage a eu lieu mardi dernier sur les planches du théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou, qui a accueilli l’acteur Faouzi Saïchi, dit Rmimez.

Cet hommage, organisé par la direction de la culture et le théâtre régional de Tizi-Ouzou, a permis de réunir la grande famille artistique qui, désormais, n’a plus que ce genre d’occasion pour se retrouver presque dans les mêmes lieux.

Son passage parmi le public est accompagné d’acclamations et de youyous, alors qu’il est assailli par les flashs. Pour honorer cet acteur des petit et grand écrans, son talent et sa longue carrière de comédien, le public a eu la joie de revisiter son parcours à travers une projection qui consiste des extraits de films auxquels, il a participé. L’ambiance, particulièrement émouvante, s’est vite transformée en fête. C’était une fête en l’honneur de leur ami, et quoi de plus amical que de lui prêter main forte après de longues années parcourues ensemble.

Parmi cette « généreuse » assemblée de comédiens, on pouvait voir, aux premières loges, Bahia Rachedi, Amel Himeur, Adjaimi, Kechouche, M’rabet, Rabia, Farid le rocker… Si les visages ont changé et les âges progressés, le temps n’a pas entamé leur lien d’antan ni leur passion pour leur métier. Avec une carrière de plus de quatre décennies dans le cinéma et à la télévision, Faouzi Saïchi, dit Rmimez, a joué dans une vingtaine de films dont le dernier, Mista, sorti en janvier dernier. Invité à prendre la parole, l’enfant d’Aïn-Sefra s’est déclaré "ému" par cet hommage, le "premier" qui lui soit rendu en Algérie, selon lui.

"On m’a déjà rendu des hommages à l’étranger, mais rien ne vaut celui qu’on me rend aujourd’hui dans mon pays", a-t-il reconnu, ajoutant qu’un hommage rendu à un artiste de son vivant et lorsqu’il est encore en bonne santé, est "très encourageant". Les amis de Rmimez, dont Bahia Rachedi, Mohamed Adjaimi, Rachid Benallal et Chelouche Abdenour, se sont relayés sur scène pour souligner les valeurs de cette "grande figure du cinéma algerien", son application et son sens de responsabilité dans son travail ainsi que la polyvalence de son jeu. Des témoignages qui ont été émaillés d’anecdotes ayant marqué le parcours de Faouzi Saichi.

Rencontré en marge de cet hommage, l’artiste a annoncé qu’il participe actuellement au tournage d’un film intitulé La maison des lacs de Rachid Bouchareb où il campe le rôle principal et dont l’exécution se déroule dans deux pays, l’Algérie et la Belgique. Interrogé s’il a été un jour tenté de se lancer dans la réalisation, il a répondu qu’il "pouvait le faire", arguant qu’il a eu l’insigne honneur de côtoyer une cinquantaine de réalisateurs, mais, tempère-t-il,

Rmimez préfère rester comédien, expliquant que réalisateur et comédien sont deux métiers différents et "il ne faut pas courir derrière deux lièvres à la fois, le cinéma étant un métier sérieux". Quant à la situation du septième art en Algérie, Saïchi a concédé que celui-ci a connu son âge d’Or dans les années 60, 70 et 80.

"Aujourd’hui, il est en balbutiement après une décennie noire qui nous a complètement abattue", a-t-il regretté, signalant, toutefois, qu’il est "très optimiste" et "croit que la nouvelle génération va relever le défi". Né le 9 avril 1951, Faouzi Saïchi se lance dans l’aventure du cinéma en 1974 en campant son premier rôle de comédien dans Leïla et les autres , un film de Sid Ali Mazif. Son rôle dans le film Un toit, une famille, de Rabah Laradji, lui a valu le prix de la meilleure interprétation masculine en 1982 au Festival de Carthage. Pour clôturer cet événement, l’assistance a eu droit à une représentation théâtrale intitulée L’Automne des femmes de Moulay Maliani, mise en scène d’Aissa Moulfira.