Dans les arcanes du football maghrébin, où les passions se muent en légendes, Youcef Belaïli réaffirme son statut d’icône. L’ailier algérien, pilier du Trésor tunisien et étoile des Verts, a choisi sans hésiter : son but magistral en quart de finale de la Coupe arabe 2021, planté dans les filets marocains, reste le joyau de sa carrière. Une frappe qui n’est pas seulement technique, mais chargée d’histoire, de ferveur nationale et de ce sel qui fait les grands moments du ballon rond.
C’est dans un entretien fleuve, accordé à la créatrice de contenu franco-algérienne Sam Footix – figure montante des analyses foot sur YouTube –, que Belaïli livre ces confidences. Absent de la CAN 2025 au Maroc pour cause de blessure, l’Algérien de 33 ans, qui ronge son frein à Tunis, ne cache pas son émotion. « Ce but contre le Maroc, c’est le plus beau de ma carrière », lâche-t-il d’entrée, la voix empreinte de fierté. Et d’ajouter : « Il a une valeur particulière, car il est arrivé lors de la Coupe arabe, une compétition qu’on a remportée. J’ai pu réjouir notre peuple, surtout nous les Algériens qui rêvons toujours de titres. Je dédie ce but, une fois de plus, au peuple algérien. »
Une CAN à portée de main : confiance absolue malgré l’absence
Blessé avec son club, l’Espérance de Tunis, Belaïli suit de loin la campagne des Verts à la Coupe d’Afrique des Nations, qui bat son plein au Maroc. Un tournoi qu’il aurait tant aimé disputer, lui qui fut l’un des héros de l’édition égyptienne de 2019, couronnée d’un sacre historique. « Je suis déçu de rater le CAN à cause de cette blessure », confesse-t-il à Sam Footx, avant de se ressaisir avec optimisme. « Mais j’ai confiance en mes coéquipiers. On a un groupe solide, avec des éléments de qualité. » Le meneur de jeu dresse un portrait flatteur de l’effectif : les vétérans chevronnés comme Riyad Mahrez, Raïs M’Bolhi et Islam Slimani – pardon, Andy Delort ? Non, il cite Mahrez, Mandi et Bounedjah, sans doute, aux côtés d’une jeunesse bouillonnante incarnée par Haj Mouasa, Hachem, Mazza et Aït Nouri. « On possède tous les atouts pour aller le plus loin possible », insiste-t-il. Et pourquoi pas viser les sommets? « Pourquoi ne pas remporter le titre, comme en 2019 ? » Ces mots, prononcés dans le cadre cosy d’un studio YouTube, résonnent comme un appel à l’unité. À Alger, où les supporters scrutent chaque match avec une ferveur quasi-religieuse, ils tombent à pic.
La sélection, sous la houlette d’un staff revigoré, a déjà montré des fulgurances dans sa phase de groupes. Belaïli, spectateur forcé, incarne cette génération hybride : celle qui a connu la gloire continentale et qui refuse de s’en contenter.
Mondial 2026 : les Verts face aux géants, un rêve à portée de soulier
L’horizon s’élargit vite vers l’Amérique du Nord, où la Coupe du Monde 2026 attend son verdict. Belaïli, qui espère recoller les morceaux pour y briller, voit grand pour les siens. Absent de la CAN, il n’envisage pas un instant de bouder le grand rendez-vous planétaire. « On est capables de sortir de la phase de groupes », martèle-t-il, les yeux pétillants.
Le tirage au sort, révélé le 5 décembre à Washington, a placé l’Algérie dans le Groupe J (dixième du lot), aux côtés de poids lourds : l’Argentine, championne en titre emmenée par un Lionel Messi au crépuscule de sa carrière, l’Autriche, solide et disciplinée, et la Jordanie, outsider tenace du Moyen-Orient. « On a tout pour passer cette étape. On a des joueurs, un coach et un président de fédération solides, capables d’atteindre cet objectif », poursuit l’ailier, qui liste les atouts d’une équipe en pleine maturité. Et face à ces mastodontes ? Belaïli jubile presque. « Le groupe est intéressant, avec l’Argentine dedans. Jouer contre le champion du monde, ça m’excite. On adore affronter les grandes nations. » Imaginer Mahrez, capitaine charismatique, croiser le fer avec Messi sur les pelouses texanes ou mexicaines? C’est le genre de duel qui fait saliver les puristes. Pour Belaïli, c’est plus qu’un match : c’est une chance de graver son nom dans l’épopée verte, celle d’un peuple qui, du Sahara aux stades new-yorkais, ne lâche jamais son rêve.
Dans ce football africain où les blessures dictent les drames et les comebacks les triomphes, Youcef Belaïli reste ce funambule imprévisible, ce « joueur du peuple » comme le surnomme Sam Footix. Son interview, vue des milliers de fois en quelques heures, n’est pas qu’un témoignage : c’est un manifeste. Pour une Algérie qui court, qui rêve, qui gagne.