L’Algérie pleure Baya Bouzar, dite Biyouna, décédée mardi à 73 ans des suites d’une longue maladie. Actrice, chanteuse et humoriste emblématique, née à Belouizdad en 1952, elle incarnait l’âme populaire d’Alger avec son charisme et son humour irrévérencieux.

La ministre de la Culture, Malika Bendouda, a présenté ses condoléances, qualifiant Biyouna d’"icône singulière" qui a conjugué théâtre, chant et comédie. "Elle était une mère de l’art, ancrant la symbolique de la femme algérienne et le pouls de la rue. Sa perte est irréparable", a-t-elle déclaré dans un communiqué du ministère.
Le président Abdelmadjid Tebboune a adressé un message émouvant : "Avec émotion et tristesse, j’apprends le décès de Biyouna, figure célèbre de la scène artistique. Son talent et sa spontanéité ont enrichi le cinéma et la télévision. Que Dieu l’accueille en Son Paradis." Il exprime sa compassion à la famille et à la communauté culturelle.
Pionnière des cabarets algérois dans les années 1970, Biyouna a brillé au cinéma franco-algérien dans Neuilly sa mère ! (2009) ou Viva Laldjérie (2004), et dans la musique raï avec des tubes comme "Rahoum". Résistante pendant la "décennie noire", elle a refusé l’exil, devenant un symbole de liberté artistique. Des artistes comme Souad Massi lui rendent hommage.
Ses funérailles auront lieu jeudi à la mosquée El-Kettania. Biyouna laisse un héritage éternel : son rire et sa voix continueront d’échoir dans les cœurs algériens. Qu’Allah ait pitié d’elle.