Pour la première fois dans l’histoire de ses participations à la Coupe du monde, l’équipe nationale algérienne, les glorieux Verts, se libère du carcan du 4e chapeau, ce réservoir impitoyable des "petits" du football mondial où l’on affronte souvent les mastodontes sans merci. Grâce à sa progression fulgurante au classement FIFA – une 38e place méritée par des performances solides en qualifications –, la sélection menée par Riyad Mahrez accède au pot 3.
Ce nouveau statut ouvre des horizons prometteurs : une chance réelle de décrocher l’une des deux premières places de sa poule, synonyme de qualification en huitièmes de finale. Tout cela en attendant le tirage au sort fatidique du 3 décembre à Miami, qui révélera les contours de cette aventure inédite.
Les coéquipiers de Mahrez, star du football maghrébin, se retrouvent ainsi en pot 3 aux côtés d’une constellation d’équipes africaines dynamiques comme la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud, ou encore des voisins arabes tels que l’Égypte, l’Arabie saoudite et la Tunisie. Des Européens plus modestes, à l’image de l’Écosse, complètent ce groupe hétéroclite. C’est une opportunité en or pour les Fennecs : dominer une tête de série issue du pot 2 (Suisse, Iran, Maroc, Croatie, Uruguay), voire du pot 1 (Espagne, France, Angleterre, Brésil, Portugal, Pays-Bas), sans oublier les "outsiders" du pot 4 – Jordanie, Haïti, Curaçao, Cap-Vert, Nouvelle-Zélande – qui promettent des duels ouverts et spectaculaires. "Ce pot 3 pourrait propulser l’Algérie en tête de sa poule mondiale, sur les terres de l’Oncle Sam, dans un tournoi où de nombreux géants vacillent", analyse un expert de la Fédération algérienne de football (FAF), évoquant le contexte d’un Mondial 2026 marqué par le déclin de cadors historiques.
Même la pot 1, censée abriter les seigneurs du ballon rond, recèle des failles exploitables pour les Verts. Le Canada, hôte timide du tournoi co-organisé avec le Mexique et les États-Unis, semble à portée de main, tout comme ses voisins nord-américains, jugés vulnérables face à une Algérie revigorée. Des Européens en perte de vitesse, tels que l’Allemagne et la Belgique, n’effraient plus autant qu’autrefois, malgré la présence de favoris indéfectibles comme l’Espagne, la France, l’Angleterre, le Brésil – triple tenant du titre depuis 1930 –, le Portugal ou les Pays-Bas. Ces trois derniers, avec l’Italie, ont raflé la moitié des Coupes du monde depuis l’édition inaugurale de 1930, mais leur forme actuelle invite à la prudence : un Mondial à 48 équipes offre plus d’aléas, et les surprises sont légion.
Le pot 2, sur lequel l’Algérie pourrait miser pour un tirage clément, n’est pas imprenable non plus. Elle abrite des formations respectables mais pas insurmontables : Suisse et Iran, Maroc – rival maghrébin redoutable –, Croatie vice-championne du monde en titre, et Uruguay aux dents longues. Quant au pot 4, ilaiguise l’appétit avec ses équipes outsiders, prêtes à mordre dans l’herbe des grands. Il est vrai que les classements FIFA ne dictent pas la loi du terrain : les "petits" renversent souvent les "gros", comme en attestent des victoires mythiques où des nations modestes ont infligé des défaites cuisantes à des puissances, avec des scores éloquents. La FIFA, dans sa logique de spectacle, équilibre les pots pour prolonger le règne des élites tout en offrant aux modestes le plaisir rare d’affronter et de terrasser les titans. Les supporters algériens s’en souviennent avec émotion : en 1982, lors du premier Mondial en Espagne, la joie fut indescriptible quand les Verts battirent l’Allemagne ouest 2-1 ; en 1986 au Mexique, ils tinrent tête à la Brésil de Zico (0-0 épique). Ces souvenirs forgent l’espoir. Rappelons que ce Mondial 2026, élargi à 48 nations pour la première fois, réserve encore 22 billets incertains. Six équipes émergeront des play-offs intercontinentaux et atterriront directement en pot 4 ; seize autres, issues des barrages européens, seront redistribuées dans les pots 2 à 4 selon leur rang FIFA, la pot 1 restant sacrée pour les qualifiés directs.
Historiquement, les quatre participations des Verts – de 1982 en Espagne à 2014 au Brésil – les avaient cantonnées en 4eme chapeau , exposées à des groupes de feu : en Espagne, aux côtés de l’Allemagne ouest, l’Autriche et le Chili ; au Mexique, avec l’Irlande du Nord, le Brésil et l’Espagne ; en Afrique du Sud, face à la Slovénie, l’Angleterre et les États-Unis ; et au Brésil, contre la Russie, la Belgique et la Corée du Sud. Aujourd’hui, le vent tourne : l’Algérie, galvanisée par une génération dorée, attend le 3 décembre avec ferveur.
Les fans, du Vieux-Port d’Alger, vibrent déjà. "C’est notre chance de réécrire l’histoire, loin des pots maudits", lance un supporter enflammé sur les réseaux. pitkovitch et ses hommes, prêts à rugir, visent les étoiles. Que le tirage soit clément, et que les Verts illuminent ce Mondial nord-américain d’un éclat maghrébin.