Ce dimanche, au siège de la Banque nationale du logement, deux ministres ont posé les bases d’une révolution urbaine et éducative en Algérie. Mohammed Tarek Belaribi, ministre du Logement, de l’Urbanisme, de la Ville et de l’Aménagement du territoire, a présidé, aux côtés de Mohammed Sghir Saadaoui, ministre de l’Éducation nationale, une réunion cruciale.
L’ordre du jour : évaluer la rentrée scolaire 2025-2026 et préparer celle de 2026-2027. Mais au-delà des bilans, c’est un plan ambitieux qui s’est dessiné, mêlant investissements massifs et chantiers synchronisés pour des quartiers du futur.
Un élan financier sans
précédent pour l’éducation
Dans son allocution introductive, Belaribi a passé en revue les dispositions des lois de finances récentes, soulignant un courbe ascendante claire des investissements dans les équipements publics, particulièrement dans le secteur éducatif.
De 2020 à 2025, et prolongée jusqu’en 2026, cette dynamique traduit une volonté politique ferme : élever le système éducatif en dotant le pays d’infrastructures adaptées.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Entre 2020 et 2024, 677 équipements éducatifs ont été réalisés, avec des engagements budgétaires de 648 milliards de dinars pour 931 équipements publics au total, dont ces 677 scolaires. En 2025, 224 supplémentaires ont été programmés pour 67 milliards de dinars. Pour 2026, ce sont 330 équipements qui sont prévus – répartis en 200 écoles primaires, 80 collèges et 50 lycées –, avec 150 milliards de dinars alloués à 430 équipements publics en tout. Ensemble, les 557 équipements pour 2025-2026 représentent plus de 80 % de ce qui a été accompli en cinq ans (2020-2024). Un bond qui témoigne de l’attention prioritaire accordée par les hautes autorités à ce dossier stratégique.
Parallèlement, la cadence de livraison s’accélère. Sur la même période 2020-2024, 620 équipements ont été livrés ; en 2025 seule, ce sont 322 qui ont été remis. Soit plus de 50 % du total quinquennal en une année ! Cette accélération concrète confirme un passage à la vitesse supérieure sur le terrain.
Le secteur du logement, via les directions des équipements publics et des entités sous tutelle comme l’Agence nationale d’amélioration et de développement du logement AADL les bureaux de promotion et de gestion foncière, et l’Entreprise nationale de promotion immobilière, a joué un rôle pivotal dans ces réalisations.
Des quartiers intégrés :
L’école au cœur du projet
Belaribi a insisté sur la philosophie actuelle de l’État : créer des villes complètes, où les citoyens accèdent à une vie digne, soutenue par des infrastructures harmonieuses – et l’éducation en tête de liste. Avec le lancement de la première tranche de 46 000 logements sous la formule "Adl 3" à travers tout le pays, le ministre a donné des directives claires aux directeurs des équipements publics des wilayas : lancer les travaux éducatifs en parallèle des chantiers résidentiels.
Cette synchronisation vise à livrer des complexes résidentiels intégrés, ancrés dans une conception urbanistique moderne qui respecte les normes esthétiques et fonctionnelles. C’est l’expression d’une identité urbanistique algérienne avancée, où l’habitat n’est plus un simple toit, mais un écosystème vivant.
Belaribi a également exhorté les bureaux d’études à redoubler d’efforts pour concevoir des établissements éducatifs au design architectural distinctif, alliant modernité et standards pédagogiques. Un exemple inspirant : le modèle pionnier inauguré cette année dans une école de la wilaya d’El Aghouat, qui pourrait bien devenir la norme.
Pour assurer une exécution irréprochable, des comités spéciaux seront créés dans chaque wilaya, présidés par le directeur du logement. Composés du directeur des équipements publics et du directeur de l’éducation, ils auront pour mission de résoudre les blocages sur le terrain et de suivre de près les projets – surtout ceux implantés dans les nouveaux quartiers. L’objectif : des livraisons dans les délais, avec la qualité promise.
Un moment pour l’avenir
Cette réunion n’est pas qu’un bilan ; c’est le déclencheur d’une dynamique qui pourrait transformer le visage des villes algériennes. En alignant éducation et urbanisme, l’Algérie répond à ses défis démographiques et sociaux avec pragmatisme et ambition. Pour les familles, cela signifie des enfants scolarisés à proximité, dans des espaces inspirants. Pour le pays, c’est un pas vers une croissance inclusive.
Belaribi l’a martelé : l’ascension est inexorable. Avec ces investissements et ces chantiers parallèles, l’Algérie ne construit pas seulement des murs – elle édifie des avenirs. Reste à voir ces promesses se concrétiser sur le sol des wilayas. L’élan est donné ; la suite s’annonce passionnante.