Les medias et même des officiels marocains ont longtemps péroré sur la supposée médiation américaine entre leur pays et l ‘Algérie pour aboutir à un « accord de paix ».  Ils ont présenté une déclaration de Steve Witkoff, un conseiller du président américain, Donald Trump, comme une victoire pour le Maroc.

Une « victoire » qui s’inscrit dans la fouée d’une autre   « supposée victoire «  dans l ‘affaire du Sahara occidental lorsque le Conseil de sécurité de l ‘ONU a adopté, fin octobre dernier, une résolution sur la question sahraouie.
Steve Witkoff avait déclaré que son équipe travaillait pour parvenir à un « accord de paix » entre l’Algérie et le Maroc dans les « 60 jours ».
Selon les marocains donc cette déclaration sonnait comme un chant de cygne pour l ‘Algérie  puisque, désormais, Washington va mettre  tout son poids pour changer la position d’Alger et l ‘amener a normaliser ses relations avec Rabat.
On rappelle que dans la fouée le Roi du Maroc, s’engouffrant dans cette brèche comme à son habitude, a, dans un discours, « tendu la main »  à l ‘Algérie dans l’espoir de renouer les relations entre les deux pays , rompues  un peu plus de deux  quatre années maintenant.
C’était , et de nombreux observateurs  n’ont pas manqué de le relever, une autre manœuvre du Roi Mohamed VI et cela Alger ne le sait que trop bien puisque il n’en est pas à sa première »hypocrisie » sur cette question. En tout cas l ‘Algérie qui a gardé le’ silence péndant une vingtaine de jours vient de le rompre avec force détails et arguments  qui plus est. Par la voix de son chef de la diplomatie, Ahmed Attaf ,  l ‘Algérie a en effet remis les pendules à l ‘heure sur ce dossier .
Lors d’une conférence de presse Ahmed Attaf a donné un aperçu global sur de nombreux aspects liés à  cette question.  IL faut dire à ce propos que Attaf a complètement passé sous silence la question de la « main tendue «  du souverain marocain.
Le Roi a rappelé à son homologue algérien que cette opportunité constitue un moment propice pour tourner la page des tensions passées et bâtir une relation basée sur la confiance mutuelle et la coopération stratégique.
Il a insisté sur l’importance d’un dialogue sincère et franc, visant non seulement à apaiser les différends bilatéraux, mais également à renforcer la sécurité et le développement dans toute la région du Maghreb.
Aucun dirigeant algérien n’a pris au sérieux cette déclaration et cette « fausse main tendue », d’ou le silence observé depuis.
Avant-hier Ahmed Attaf n’a même pas fait allusion à cette  question preuve que ces propos ne sont en vérité qu’une autre manoeuvre du Roi.
Alger a même  anéanti les espoirs marocains quant ‘à une éventuelle  intervention américaine et le fameux « accord de paix » de Steve Witkoff.
Ahmed Attaf a été plus clair sur cette question . « Je pense qu’il y a eu confusion entre ce que tentent de faire les États-Unis dans le dossier du Sahara occidental et les relations algéro-marocaines. Je pense qu’il voulait parler de l’initiative américaine, en coopération avec l’ONU, de proposer un plan de résolution de la question sahraouie », a  declaré Attaf. « Les États-Unis travaillent en ce moment avec le Maroc et sont en contact avec le front Polisario.
L’accord de paix évoqué par M. Witkoff, c’est cette opération qui est une opération entre le Maroc et les Sahraouis et qui est au cœur de l’initiative américaine. Quant à la dimension algéro-marocaine, elle n’est pas à l’ordre du jour actuellement », a encore martelé le ministre algérien. Une déclaration claires, précises et indiscutables, qui ne laissent place ni au doute ni à une interprétation erronée.
Et pour mieux enfoncer le clou et renvoyer le Maroc Attaf a précisé que l ‘Alger était par contre  prête a jouer aux bons offices entre  les deux parties en conflit dans le Sahara occidental.
Les deux parties qui en sont autre que le Maroc et le Front Polisario.