Autrefois l‘éthique médicale était scrupuleusement respectée par les professionnels de la santé, les médecins en tête. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Avec l’apparition et l’extension des réseaux sociaux force est de reconnaitre que l’éthique médicale est sérieusement malmenée au point ou des professionnels ont tiré la sonnette d’alarme.
La publicité et le marketing sur les réseaux sociaux sont devenus , pour certains professionnels en quête de gains substantiels, presque monnaie courante.
« La situation est grave, les dérives des consœurs et des confères se multiplient sans scrupules, les réseaux sociaux sont devenus des espaces où l’éthique médicale est quotidiennement violée , des patients exhibés dans des salles opératoires, des images de femmes "refaites" à la carte , des soins médicaux précieux sont présentés comme des prestations commerciales, le seul but étant de gagner de la visibilité et arriver à gagner de l’argent! ».
C’est un véritable cri d’alarme professé par un médecin ces derniers jours. Et à ce praticien de la santé d’ajouter que « d’autres s’adonnent à un lynchage dénigrant des autres praticiens pour peu que les avis diagnostiques divergent, c’est fait sous les lumières d’une caméra et diffusé sur toutes les plateformes, souvent dans un langage hybride limite vulgaire dégoûtant !
Investir les médias pour sensibiliser légitime, c’est même un devoir, moi même je l’ai fait et je le fais continuellement, mais la ligne rouge du respect de la déontologie, du secret médical, de la noblesse du métier de médecin ne doit jamais être franchi ».
IL a par la suite lancé un appel pour que les autorités interviennent indiquant que « le ministre de la santé qui est un enfant de l’hôpital et un homme très imprégné par le respect du métier doit agir , le ministère de l’information et de la communication devrait sévir pour mettre des gardes fous , tout comme l’ARAV et le conseil de l’ordre des médecins et celui des médecins dentistes ». Il est vrai qu’il ya une unanimité à dire que la médecine n’est pas un domaine de commerce ou de compétition financière, c’est une science au service de l’être humain.
Il y’a juste quelques mois un autre praticien de la santé a mis en garde contre certaines pratiques sur les réseaux sociaux, notamment par rapport au respect des règles déontologiques. . « Ces règles déontologiques sont aujourd’hui soumises à l’épreuve d’un « nouveau monde », celui du numérique en santé.
Le challenge pour le médecin est de concilier une liberté de parole et d’expression sur les réseaux sociaux tout en respectant les exigences liées à l’éthique et à la déontologie médicale » a en effet indiqué le docteur TERKMANE Yacine – Président du Conseil Régional de l’Ordre des Médecins de Blida.
Les praticiens reconnaissent que certaines pratiques sur les réseaux sociaux soulèvent de nouvelles problématiques éthiques et déontologiques. « La médecine ne doit pas être pratiquée comme un commerce. Les procédés directs ou indirects de publicité sont interdits à tout médecin (art 20 du code de déontologie médicale a aussi precisé le president du Conseil de l ‘ordre de Blida.
Et dajoueter que « le principe selon lequel la médecine ne saurait être pratiquée comme un commerce est un principe essentiel de la médecine.
Les comportements mercantiles animés par la seule recherche du gain et la cupidité sont en violation flagrante avec les principes éthiques et déontologiques qui régissent la profession et l’exercice médical.
La santé n’est pas un bien marchand ».Selon le DR Terkmane Yacine « les procédés directs ou indirects de publicité sont interdits à tous médecins. Les offres et les packs promotionnels, rabais, ristournes pour quelques motifs et à quelques occasions que ce soient sont interdits ».
ET de conclure que les « méthodes et les pratiques de marketing appliquées à l’exercice médical mettent en cause la respectabilité du corps médical ».
Des appels qui ne semblent pas trouver des oreilles attentives puisque les réseaux sociaux pullulent de publicités contraires donc aux principes de la déontologie.
Les autorités se doivent donc d’agir au plus vite pour mettre fin à ces pratiques qui prennent de l ‘ampleur.