L ‘écrivain Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison par la justice algérienne, est désormais libre. IL vient en effet de bénéficier de la grâce présidentielle. C’est un communiqué de la présidence de la république, rendu public hier, qui en a fait l ‘annonce.
Deux jours après avoir été sollicité par son homologue allemand sur cette question Abdelmadjid Tebboune a donc répondu favorablement à cette demande. « Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu, le 10 novembre 2025, une demande de M. Frank-Walter Steinmeier, Président de la République fédérale d’Allemagne, amie, sollicitant une mesure de grâce en faveur de Boualem Sansal » a indiqué le communiqué de la présidence algérienne.
Le communiqué ajoute : « Le Président de la République a réagi positivement à cette demande, qui a retenu toute son attention en raison de sa nature et de ses motivations humanitaires.
En vertu de l’article 91, paragraphe 8, de la Constitution, et après consultation conformément à la loi, le Président de la République a décidé de répondre favorablement à la demande de Son Excellence le Président de la République fédérale d’Allemagne, amie. »
Le texte précise également que l’État allemand prendra en charge le transfert et les soins de l’intéressé. Pour rappel le Président allemand avait, il y a deux jours, demandé à son homologue algérien de faire preuve d’un geste humanitaire envers Boualem Sansal, selon un précédent communiqué de la Présidence.
"J’ai demandé à mon homologue algérien la grâce de Boualem Sansal. Un tel geste serait l’expression d’un esprit humanitaire et d’une grande clairvoyance politique. Il refléterait les relations personnelles de longue date que j’entretiens avec le Président Abdelmadjid Tebboune, ainsi que les excellents rapports entre nos deux pays », a déclaré le Président allemand dans son message. Avec cette grâce présidentielle la parenthèse de Boualem Sansal vient de se refermer.
L affaire de son arrestation e de sa condamnation par la justice algérienne a fait couler beaucoup d’encre et fait valoir au pays de fortes pressions émanant notamment de la France puisque cet écrivain dispose de la nationalité française. L’écrivain est détenu depuis novembre 2024, à la suite de poursuites judiciaires ayant abouti à une condamnation à cinq ans de prison ferme et à 500v000 Da d’amende prononcée en appel par la Cour d’Alger. Ce verdict est venu confirmer celui déjà prononcé le 27 mars dernier par le tribunal de Dar El Beida lorsque ce franco algérien a comparu dans un premier procès.
Lors de l’audience en appel, le parquet avait requis l’alourdissement de la peine à 10 ans, tandis que Boualem Sansal avait plaidé son innocence Sansal n’a pas introduit de pourvoi en cassation devant la Cour suprême.
Sansal était, pour rappel, poursuivi pour des accusations liées à l’atteinte à l’unité nationale, à la suite de déclarations faites à la presse française, jugées attentatoires aux constantes nationales et en infraction avec la loi.
Il lui était également reproché la possession de documents et contenus impliquant des communications jugées nuisibles avec des responsables étrangers, ainsi que l’outrage à une institution de l’État et la détention de vidéos et publications menaçant la sécurité et la stabilité nationales. Autant dire qu’il s’agit de lourdes charges. Cette affaire Sansal a suscité une levée de boucliers de la part des français qui n’ont eu de cesse de demander sa libération. Ainsi, suite à sa condamnation en appel le premier ministre français de l ‘éopque François Bayrou, a affirmé espérer « des mesures de grâce » du président algérien Abdelmadjid Tebboune. « La situation que Boualem Sansal subit est une situation que tous les Français et le gouvernement français trouvent insupportable, à juste titre.
Maintenant qu’il y a eu condamnation, on peut imaginer que des mesures de grâce, notamment en fonction de la santé de notre compatriote, soient prises », a déclaré le chef du gouvernement français. Même le president français, Emmanuel Macron a sollicité la clémence du président Tebboune. Notons que cette affaire de Boualem Sansal a déchainé la haine de nombreux cercles politiques français à l’égard de l’Algérie.