Dans une démarche alliant considérations humanitaires et diplomatiques, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a reçu une requête officielle de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, appelant à la grâce accordée à l’écrivain algéro-français Boualem Sansal, incarcéré depuis près d’un an.

Cette demande, révélée dans un communiqué de la présidence algérienne diffusé lundi soir, met en lumière les liens personnels et politiques forts entre les deux nations.
l’aspect humanitaire
en première ligne
Le communiqué présidentiel précise que le président Steinmeier a qualifié cette initiative de « geste humanitaire », en soulignant l’âge avancé de Sansal (76 ans) et la détérioration de son état de santé
Il a proposé d’autoriser le voyage de l’écrivain en Allemagne pour y recevoir les soins médicaux nécessaires.
Steinmeier a ajouté, dans des déclarations relayées par les médias allemands et algériens : « Cette initiative sera une expression d’esprit humanitaire et d’une vision politique perspicace.
Elle reflète également ma relation personnelle solide avec le président Tebboune, ainsi que les excellentes relations entre nos deux pays ».
Sansal, titulaire de la double nationalité algérienne et française, a été condamné en Algérie à cinq ans de prison et à une amende de 500 000 dinars algériens, pour des accusations liées à « l’outrage aux symboles nationaux » dans le cadre de la publication d’un ouvrage controversé.
Réactions et cadre diplomatique
La présidence algérienne n’a pas encore formulé de réponse officielle à cette demande, mais sa confirmation d’avoir reçu la requête ouvre la voie à des consultations internes qui pourraient mener à une grâce présidentielle, une prérogative constitutionnelle du président Tebboune.
Cette intervention allemande survient alors que les relations algéro-allemandes connaissent un développement positif, notamment dans les domaines de l’énergie et du commerce, avec un volume d’échanges bilatéraux dépassant les 5 milliards d’euros en 2024.

Enjeux potentiels :
entre humanitaire et politique
Si cette demande est acceptée, elle pourrait être perçue comme une avancée positive pour l’image de l’Algérie en matière de droits humains, Néanmoins, la décision reste controversée en interne, certains voyant en Sansal un « fauteur de troubles » en raison de ses critiques acerbes sur l’identité algérienne et l’islam politique.
En conclusion, cette requête illustre comment la diplomatie s’entremêle aux questions humanitaires, et pourrait ouvrir de nouvelles perspectives de dialogue entre l’Algérie et l’Europe.
Nous suivrons les développements de près, alors que le sort de Sansal reste suspendu entre miséricorde humanitaire et considérations judiciaires.