Numéro vert anti-drogues scolaires : Une arme nationale pour prévenir l’addiction chez les jeunes
Dans une offensive renforcée contre la toxicomanie juvénile, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed El Saghir Saâdaoui, a annoncé ce dimanche la création d’un numéro vert dédié à la lutte et à la prévention des stupéfiants dans le milieu scolaire. Cette mesure phare accompagne le lancement de la « Caravane nationale de sensibilisation aux risques des drogues et substances psychoactives dans les établissements éducatifs », en instaurant un canal confidentiel pour signaler les cas suspects repérés dans les écoles.
								
Lors d’une conférence de presse au siège du ministère, Saâdaoui a plaidé pour une « culture du signalement » comme rempart essentiel contre ce fléau. « Chaque témoignage peut sauver une vie ; ce numéro vert sera un outil accessible et anonyme pour enseignants, parents et élèves, déclenchant une intervention immédiate coordonnée », a-t-il expliqué. Le ministre a appelé à une mobilisation transversale : ministères, agences nationales et société civile doivent unir leurs forces pour sécuriser l’environnement éducatif. « L’école est notre premier bouclier ; protégeons-la pour forger une génération résiliente », a-t-il insisté, citant une hausse de 25 % des addictions chez les mineurs en deux ans, d’après les données officielles.
La caravane : 17 wilayas ciblées 
en phase pilote
Synergie interinstitutionnelle oblige, cette initiative s’appuie sur la caravane nationale, un dispositif itinérant de formation et d’alerte. Dirigée par le Bureau national de lutte contre les drogues et l’addiction, elle démarrera dans 17 wilayas prioritaires – Alger, Oran, Constantine, Blida et d’autres zones urbaines à risque – avec un déploiement progressif vers les 58 wilayas. Au menu : ateliers interactifs menés par psychologues et toxicologues, conférences sur les dangers neurologiques des substances, et distributions de kits pédagogiques (brochures, vidéos, quizzes). L’objectif ? Sensibiliser 500 000 élèves et 50 000 éducateurs d’ici fin novembre, en instaurant une « veille communautaire » où les signalements via le numéro vert mobilisent forces de l’ordre et services sociaux en moins de 24 heures.
Tarek Kour, directeur du Bureau national, a salué ce partenariat avec l’Éducation nationale comme un « pivot de la vigilance proactive ». « La prévention l’emporte sur la répression ; nous formons les acteurs scolaires à détecter les signes précoces, comme les changements comportementaux ou les absences inexpliquées », a-t-il précisé. Des modules adaptés aux contextes ruraux et urbains intégreront des témoignages d’ex-addicts et des simulations de crises, en collaboration avec des ONG comme l’ONFA et des centres de santé mentale.
Extension à l’université : 
Caravane dédiée en 2026
L’élan ne s’arrête pas aux écoles primaires et secondaires. Un protocole conjoint avec le ministère de l’Enseignement supérieur prépare une caravane universitaire pour 2026, axée sur les campus et résidences étudiantes. « Les 18-25 ans sont vulnérables aux psychotropes via les réseaux sociaux ; nous ciblerons l’USTHB, l’Université d’Oran et autres hubs avec des campagnes digitales et hotlines spécialisées », annonce Kour. Ce volet comprendra des formations pour les clubs étudiants et des protocoles de désintoxication rapide, alignés sur la Stratégie nationale anti-drogue 2023-2030, dotée de 5 milliards de dinars pour la sensibilisation.