En crise depuis de très longs mois maintenant, les relations entre l’Algérie et la France sont peut être sur le point de connaitre une nouvelle phase. La France vient en effet d’afficher sa ferme volonté de renouer le dialogue avec son partenaire du sud de la Méditerranée. On savait que le départ de Bruno retailleau du gouvernement français allait avoir des répercussions directes sur les relations entre les deux pays.
Le désormais ex ministre de l’Intérieur, qui n’a pas été reconduit au sein du nouveau gouvernement français, avait fait preuve d’une grande animosité envers l ‘Algérie en prônant la manière forte pour aboutir à ses fins.
Cette méthode musclée n’a pas réalisé son objectif, puisque ne parvenant pas à faire pression sur l ‘Algérie, mais a juste réussi a endommager davantage les relations entre les deux pays. Apparemment, fort de cet enseignement, la France a décidé de changer de fusil d’épaule. C’est ainsi que le nouveau ministre de l ‘Intérieur, Laurent Nuñez, celui la même qui a succédé à Bruno Retailleau, a clairement annoncé vouloir tourner la page de la politique de l‘escalade et d’ouvrir par là même une nouvelle ère avec l ‘Algérie. Le successeur de Retailleau veut ainsi reprendre langue avec les autorités algériennes. IL veut en somme renouer le dialogue entre les deux pays. Un dialogue qui, semble –t-il, est au point mort. «Je comprends que la tension qu’il y a actuellement avec l’Algérie fait qu’on n’a plus de relation sécuritaire avec eux, d’échanges sécuritaires.
Pour un ministre de l’Intérieur, c’est un problème, c’est un gros problème», a déclaré Laurent Nunez au micro de France Inter.«Il faudra forcément qu’il y ait un bougé là-dessus. Il faudra à un moment qu’on reprenne le dialogue avec les Algériens sur les questions de sécurité, d’échanges d’informations», a-t- il ajouté. «On a 40% d’Algériens dans les centres de rétention administrative», a précisé le ministre. «Il faudra évidemment qu’on ait de nouveau la reprise du flux des laissez-passer. Je vais m’y atteler», a ajouté le ministre de l’Intérieur qui a , cependant affirmé , qu’il n’avait pas encore pris contact avec son homologue algérien. Interrogé sur un rapport parlementaire rendu public le 15 octobre qui proposait de remettre en cause les dérogations accordées aux Algériens dans le cadre de l’accord franco-algérien de 1968, Laurent Nunez n’a pas souhaité se prononcer. «Il y a cet accord, il fonctionne, il n’est pas complètement parfait, je vous le concède, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour», a-t-il expliqué. Cet accord de 1968 a été une des principales questions que n’a eu de cesse de soulever Retailleau est une bonne partie de la droite française et de l ‘extrême droite en vue de faire pression sur l ‘Algérie.
Ces nostalgiques de « l ‘Algérie française » voulait tout simplement abroger cet accord de manière unilatérale, mais l ‘Algérie a toujours refusé cette approche française. Il faut dire que les propos de Laurent Nuñez constituent une nette rupture avec le discours guerrier employé jusque là . Mais le ministre de l ‘Intérieur, de par ses prérogatives certainement, est resté essentiellement centré sur les aspects sécuritaires. Or les relations entre l ‘Algérie et la France ne peuvent pas être réduite uniquement à ces aspects, quand bien même ils sont d’une grande importance. En effet il y’a d’autres questions brulantes qui constituent des obstacles à l’épanouissement des relations entre Alger et Paris. Il en est ainsi, pour ne citer que ce point, de l ‘épineux dossier de la mémoire et de l ‘histoire qui reste toujours en suspens.