Le chômage risque de progresser fortement ces prochaines années avec la montée en puissance de l’IA. De l’éducation, à la santé en passant par la presse, pour ne citer que trois secteurs névralgiques, une hémorragie de postes menace le tertiaire.
D’après le Fonds Monétaire International, l’intelligence artificielle aura un impact sur 60% des emplois dans les pays économiquement avancés, et seulement sur 26% dans les pays à faible revenu. L’institution alerte sur le risque d’aggravation des inégalités sociales au niveau mondial.
C’est dans le même sillage que le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Amar Takdjout, a rebondi, en tirant la sonnette d’alarme sur les bouleversements que provoquera l’essor de l’intelligence artificielle et de la transformation numérique sur le marché du travail en Algérie.
S’exprimant lors de la session préparatoire à la conférence intitulée : «Renforcer les syndicats arabes face à l’impact de l’automatisation et de l’intelligence artificielle sur le marché du travail», organisée en coordination avec la Confédération arabe des syndicats et la fondation allemande Friedrich-Ebert, et dont l’ouverture est prévue hier à Alger, Amar Takjout a souligné l’urgence de préserver les acquis des travailleurs face à cette transition technologique accélérée.
Le patron de la Centrale syndicale a plaidé pour la mise en place de solutions et de mécanismes concrets permettant de protéger les salariés dont les métiers seront les plus exposés aux transformations induites par cette technologie. Il a révélé que la Centrale syndicale œuvre à l’élaboration d’une liste nationale des professions susceptibles d’être affectées par l’intelligence artificielle, afin d’assurer la protection et la reconversion de leurs titulaires.
«L’UGTA s’attelle à identifier les métiers menacés par l’automatisation, car il est de notre responsabilité d’assurer la sécurité professionnelle de leurs travailleurs», a-t-il affirmé.
Dans son intervention, Amar Takdjout a insisté sur la nécessité pour les syndicats de changer de posture en passant d’un rôle strictement revendicatif à celui d’acteur du développement.
«Il faut adopter une approche proactive pour anticiper les mutations rapides du marché du travail», a-t-il déclaré, estimant que la transition numérique est désormais «une réalité incontournable». Devant un parterre composé de délégations venues de plusieurs pays arabes et européens, le secrétaire général de l’UGTA a rappelé que le monde du travail est en pleine mutation, et que les syndicats ne peuvent rester spectateurs. Dans cette optique, le secrétaire général de la Centrale syndicale a souligné la nécessité pour les syndicats de se moderniser et de s’adapter aux nouveaux outils numériques.
De son côté, l’expert international en transformation numérique et en intelligence artificielle Abdelrahmane Haka a appelé à renforcer la formation des professionnels de ces domaines et à élaborer une stratégie d’accompagnement progressive de cette transition, de manière à préserver les emplois et à développer les compétences nécessaires à cette évolution.