Le général-major Abdelhafid Bakhouche, directeur général des Douanes algériennes, a réaffirmé l’engagement de son institution à simplifier les démarches administratives et à faciliter les transactions pour les citoyens. Cette volonté se traduit par une série de mesures récentes visant à alléger les contraintes pesant sur les importateurs, notamment dans le cadre de la révision des prix de référence pour les véhicules importés et l’accélération des procédures douanières.
Ces initiatives s’inscrivent dans une dynamique globale de modernisation et d’adaptation aux exigences économiques actuelles, avec pour objectif principal de réduire les charges financières et administratives des citoyens tout en renforçant l’efficacité du système douanier.
Révision des prix de référence : une réponse aux réalités du marché
L’une des mesures phares concerne la révision des prix de référence appliqués aux véhicules importés de moins de trois ans, ainsi qu’aux véhicules neufs importés par des particuliers. Cette révision, fruit d’études approfondies menées par les services douaniers, prend en compte les spécificités des marchés d’origine, notamment en distinguant les importations en provenance d’Europe de celles venant de pays hors Europe, comme la Chine. Le général-major Bakhouche a souligné l’incohérence qu’il y aurait à appliquer les mêmes tarifs douaniers à des véhicules issus de marchés aux dynamiques économiques différentes. Ainsi, un prix de référence adapté a été instauré pour refléter les réalités de chaque région exportatrice, garantissant une évaluation plus juste des coûts douaniers.
Cette démarche s’appuie sur un système numérique avancé, baptisé ALCES (Algérien de contrôle et d’évaluation des systèmes), introduit via une circulaire datée du 21 juillet 2025 (n°3873). Ce système permet une gestion précise des données relatives à la valeur des véhicules importés, en s’appuyant sur une base de données nationale constamment actualisée. Cette actualisation repose sur les informations fournies par les importateurs et les prix pratiqués sur les marchés internationaux, ce qui permet d’éviter les manipulations frauduleuses, telles que le gonflement ou la minoration des factures. Le directeur général a insisté sur le caractère dynamique de cette révision : les prix de référence seront ajustés régulièrement pour rester en phase avec les fluctuations des marchés mondiaux, assurant ainsi une équité et une transparence dans les opérations douanières.
ALCES : une révolution numérique pour fluidifier les procédures
L’introduction du système ALCES marque une avancée significative dans la modernisation des douanes algériennes. Conçu pour accélérer et simplifier les transactions, ce dispositif numérique vise à réduire les délais de traitement tout en améliorant la précision des contrôles. Selon Bakhouche, ALCES permet une gestion fluide des dossiers, en minimisant les erreurs humaines et en renforçant la traçabilité des opérations. Ce système s’inscrit dans une stratégie plus large de digitalisation des services douaniers, avec pour ambition de hisser les performances de l’institution aux standards internationaux. En parallèle, un ensemble de mesures urgentes a été adopté pour réduire les délais et les coûts de dédouanement des véhicules importés par les particuliers. Ces mesures, annoncées dans un communiqué officiel, visent à désengorger les ports et les zones de stockage, où les retards entraînent souvent des frais supplémentaires pour les importateurs. Lors d’une réunion de coordination présidée par le directeur général des douanes le mercredi précédant le 2 octobre 2025, des représentants de plusieurs secteurs – intérieur, transport, commerce intérieur, fiscalité, ports, et logistique – ont examiné les obstacles rencontrés dans le processus de dédouanement. L’objectif était de proposer des solutions concrètes pour fluidifier les opérations et limiter les coûts supportés par les citoyens.
Une coordination intersectorielle pour des résultats concrets
Cette réunion a permis de renforcer la collaboration entre les différentes parties prenantes, incluant les ministères de l’Intérieur, des Transports, du Commerce intérieur, de l’Énergie et des Mines, ainsi que des entités comme la Direction générale des impôts, l’Entreprise portuaire de services (Serport), le port d’Alger, DP World Algérie, l’Union nationale des transporteurs de marchandises, l’Association professionnelle des agents maritimes algériens, le syndicat Translog, et le Syndicat national des exploitants de plateformes logistiques. Cette approche intersectorielle a abouti à des engagements clairs pour optimiser la logistique portuaire, améliorer la coordination entre les acteurs, et exploiter pleinement les capacités du système ALCES pour garantir une plus grande fluidité dans le traitement des dossiers.
Les mesures adoptées incluent une meilleure organisation logistique dans et autour des ports, un renforcement des mécanismes d’échange d’informations entre les différentes parties, et une utilisation optimale des outils numériques pour réduire les délais d’attente. Ces initiatives visent à éviter l’accumulation de véhicules dans les zones portuaires, un problème qui génère des coûts supplémentaires pour les importateurs, comme les frais de stationnement prolongé. En outre, elles cherchent à éliminer les dysfonctionnements structurels qui freinent le processus de dédouanement, tout en garantissant une conformité aux normes légales et une transparence dans les transactions.
Une vision stratégique pour des Douanes modernes et citoyennes
Le général-major Bakhouche a réitéré que l’objectif ultime de ces réformes est de placer le citoyen au cœur des préoccupations des douanes. En facilitant l’importation de véhicules, l’institution ne se contente pas de répondre à une demande économique, mais cherche également à renforcer la confiance des usagers dans les services publics. Cette approche s’inscrit dans une vision plus large visant à moderniser l’ensemble du système douanier algérien, en le dotant d’outils technologiques de pointe et en alignant ses pratiques sur les standards internationaux.
Depuis le début de l’année 2025, les Douanes algériennes ont accéléré leur transition numérique, avec l’adoption de systèmes comme ALCES et d’autres plateformes interconnectées. Cette digitalisation permet non seulement de réduire les délais de traitement, mais aussi d’améliorer la transparence et de limiter les risques de fraude. Bakhouche a souligné que ces efforts ne sont pas ponctuels, mais s’inscrivent dans une démarche continue : « Nous travaillons sans relâche pour introduire des améliorations et simplifier les procédures. C’est au cœur de notre mission professionnelle. »
Un engagement pour l’avenir
Ces réformes traduisent une volonté politique forte de faire des douanes un levier de développement économique et de satisfaction citoyenne. En s’appuyant sur des outils numériques et une coordination intersectorielle renforcée, l’Algérie ambitionne de transformer ses ports en hubs logistiques efficaces, capables de répondre aux besoins croissants d’importation tout en préservant les intérêts économiques nationaux. Les ajustements des prix de référence, l’optimisation des processus de dédouanement, et l’engagement à actualiser régulièrement les mécanismes en place témoignent d’une approche proactive face aux défis du commerce international.
En conclusion, les récentes initiatives des douanes algériennes marquent une étape décisive vers une administration plus moderne, transparente et orientée vers le service au citoyen. En facilitant l’importation de véhicules et en réduisant les contraintes logistiques, elles contribuent à alléger le fardeau des importateurs tout en renforçant l’attractivité économique du pays. Ces efforts, soutenus par une collaboration étroite avec les autres secteurs, posent les bases d’une gestion douanière exemplaire, alignée sur les exigences d’un marché mondial en constante évolution. L’engagement des autorités douanières à poursuivre cette dynamique laisse présager des avancées significatives dans les mois à venir, au bénéfice des citoyens et de l’économie nationale.