L’Algérie est en deuil suite au décès, ce dimanche 5 octobre 2025, du Dr Ahmed Taleb Ibrahimi, survenu à l’âge de 93 ans. Fils de l’illustre cheikh Mohamed Bachir Ibrahimi, cofondateur de l’Association des Oulémas musulmans algériens, le défunt a marqué l’histoire nationale par son engagement patriotique, son parcours politique et son héritage intellectuel. Figure respectée, il a occupé des postes ministériels clés sous le régime du parti unique, notamment à l’Éducation, à l’Information et à la Culture, puis aux Affaires étrangères.
Né en 1932 à Sétif au sein d’une famille renommée pour son savoir, Ahmed Taleb Ibrahimi a grandi dans un environnement imprégné de valeurs religieuses et patriotiques. Il entame son éducation primaire à Tlemcen, où son père s’était établi, avant de poursuivre ses études secondaires à Alger, où il obtient son baccalauréat en 1949. L’année suivante, il intègre la faculté de médecine de l’Université d’Alger, où il passe cinq ans à préparer son doctorat en médecine. Ce parcours académique, combiné à son engagement précoce dans la lutte nationale, forge son profil de leader intellectuel et militant.
Durant les années 1950, alors qu’il présidait l’Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA), il s’engage activement dans la Révolution. Arrêté en 1957 par les autorités coloniales, il passe cinq ans dans les geôles françaises, subissant les affres de l’oppression coloniale. Après l’indépendance, il rejoint le Front de libération nationale (FLN) et gravit les échelons jusqu’à occuper des postes ministériels majeurs sous la présidence de Chadli Bendjedid, entre 1982 et 1988. En tant que ministre de l’Éducation, de l’Information et des Affaires étrangères, il incarne la sagesse politique, la rigueur intellectuelle et l’engagement patriotique, contribuant à poser les bases de l’État algérien moderne.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rendu un hommage vibrant au défunt, saluant en lui «un fils d’une famille de savoir et de piété».
Dans son message de condoléances, il écrit : « Avec sa disparition, l’Algérie perd une figure éminente, reconnue pour son mérite et son prestige parmi les personnalités nationales.
Le regretté réunissait les qualités de la sagesse politique, de la retenue intellectuelle et de la ferveur patriotique du moudjahid. » Tebboune a également rappelé son engagement dès sa jeunesse au sein de l’UGEMA et son parcours exemplaire au service de l’État, ajoutant : « Je présente mes condoléances les plus sincères à sa famille, priant Dieu Tout-Puissant de l’accueillir dans Son vaste paradis aux côtés des justes et des martyrs. »
Le président de l’Assemblée populaire nationale, Ibrahim Boughali, a également exprimé sa profonde tristesse, décrivant Ahmed Taleb Ibrahimi comme « un moudjahid et homme politique qui a consacré sa vie à servir la nation et à défendre les principes de la glorieuse Révolution ». De son côté, le président du Conseil de la Nation, Azzouz Nasseri, a qualifié le défunt de « lumière de la liberté et de l’émancipation », soulignant son rôle de « pionnier de la Révolution triomphante » et sa contribution à l’édification de l’Algérie indépendante. Nasseri a ajouté : « Il était de la trempe des hommes qui ont fait de la patrie leur boussole, endurant les tourments du colonialisme pour la libérer.» Le ministre de la Communication, Zohair Bouamama, a lui aussi présenté ses condoléances, décrivant le défunt comme « un moudjahid et patriote d’exception, ayant servi la nation avec un héritage familial ancré dans la sagesse, le savoir et la droiture ». Il a souligné son rôle de « symbole de l’Algérie dans les sphères de la politique, de la pensée et de la culture ».
Le cortège funèbre, qui s’est tenu ce dimanche à la mosquée Sidi Mohamed d’Alger, a été marqué par une forte présence de hauts responsables, de figures nationales, de moudjahidine et d’amis du défunt, venus rendre un dernier hommage à cette icône. Tous ont salué son parcours de combattant et ses contributions inestimables à la construction de l’Algérie post-indépendance.
La disparition d’Ahmed Taleb Ibrahimi laisse un vide immense dans le paysage politique et intellectuel algérien. Son héritage, mêlant engagement révolutionnaire, rigueur académique et dévouement patriotique, continuera d’inspirer les générations futures. L’Algérie pleure un de ses fils les plus illustres, dont la vie restera un exemple de sacrifice et de loyauté envers la patrie.