Malgré l’intérêt particulier accordé au secteur de la santé en termes de moyens mobilisés ou de politique adoptée,  le secteur peine à se classer. Et les raisons sont multiples telles que la pénurie de professionnels, de la mauvaise gestion, des inégalités d’accès aux soins, des problèmes d’ergonomie et de sécurité au travail et d’une empreinte écologique significative. Toutes ces raisons conduisent inévitablement à des dysfonctionnements majeurs, limitent l’efficacité et la qualité des soins, et créent des "déserts médicaux". 

Cette situation ne laisse personne insensible. Et le nouveau ministre du secteur fraîchement installé a décidé de prendre acte. En effet, Mohamed Seddik Aït Messaoudene, a donné, des instructions aux responsables de son département pour moderniser le secteur. Sachant que la  modernisation du secteur de la santé est un grand chantier.
Il s’agit d’une transformation qui vise à améliorer l’accès, la qualité et l’efficacité des soins par l’intégration du numérique, la refonte des organisations territoriales, le renforcement des ressources humaines et l’optimisation de la prévention et de la gestion des maladies.
Elle repose sur une vision globale du système de santé et implique des réformes touchant à la fois l’hôpital, la médecine de ville et le secteur médico-social.
Intervenant lors de deux réunions consacrées aux dossiers prioritaires liés au renforcement et au développement du système national de santé, le ministre a appelé, en effet, à la nécessité d’apporter des changements profonds et concrets au niveau des services des urgences.
«Les urgences sont la vitrine du secteur et une priorité absolue dans le cadre de la stratégie de réforme du système de santé», a assuré le ministre. Et seuls ces changements peuvent, selon lui, permettre au citoyen de constater une réelle amélioration des services offerts. 
La seconde recommandation du ministre de la Santé porte sur l’équipement des établissements publics de santé de proximité de moyens médicaux essentiels et nécessaires, dont les appareils d’électrocardiogramme, de radiologie, ainsi que des laboratoires d’analyses médicales.
«Cela leur permettra de prendre efficacement en charge les cas pouvant être traités au niveau local et contribuera à alléger la pression sur les grands hôpitaux de référence», a-t-il souligné.  Mohamed Seddik Aït Messaoudene demande également la préparation d’un rapport complet et précis sur le Service d’aide médicale urgente (SAMU).
«Ce plan devra être assorti d’un programme de renforcement et de développement de ce service, tout en assurant une coordination permanente et efficace avec les services de la Protection civile», a-t-il indiqué. Il a également appelé à renforcer les mécanismes de coordination entre le secteur de la santé et les autres secteurs concernés, et ce, dans le cadre du travail sectoriel conjoint. L’objectif d’une telle démarche : garantir une approche intégrée plus efficiente.  Autre point important abordé lors de la réunion : la lutte contre le cancer. 
Le ministre a appelé à activer la coopération avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire et le Comité national de prévention et de lutte contre le cancer. L’objectif : «Elaborer une nouvelle vision stratégique pour le développement du secteur de la santé», a-t-il confié. Concernant les régimes indemnitaires des personnels du secteur, le ministre précise que «ce dossier revêt une importance capitale». Il a donné, ainsi, des instructions pour accélérer l’achèvement de toutes les procédures y afférentes,  afin d’améliorer la situation professionnelle et sociale des travailleurs de la santé.