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Edition du 25 Septembre 2025



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Le 13e Festival du Malouf à Constantine
une célébration vibrante du patrimoine musical andalou
25 Septembre 2025

Le samedi soir, la ville de Constantine s’est embrasée au son des mélodies envoûtantes du Malouf, à l’occasion de l’ouverture officielle du 13e Festival culturel international du Malouf, un événement dédié à la préservation et à la valorisation d’un patrimoine musical

Organisée au théâtre régional Mohamed-Taher-Fergani, la soirée inaugurale s’est déroulée dans une ambiance à la fois solennelle et festive, attirant un public nombreux, conquis par la richesse des prestations artistiques. Ce rendez-vous, qui se prolonge jusqu’au 24 septembre 2025, a réuni des talents de Constantine, Tlemcen, Alger et de la Tunisie, pays invité d’honneur, dans une célébration de la musique andalouse sous toutes ses formes.

Une ouverture haute en couleur avec "Hadra wa Diwane"
La soirée a débuté sur les chapeaux de roue avec une performance captivante intitulée Hadra wa Diwane, portée par l’artiste Mohamed Réda Boudebagh, accompagné des chanteurs Malek Chelouk et Adel Meghouache. Ce spectacle, mêlant mélodies puissantes et paroles profondes, a immédiatement transporté le public dans l’univers festif et spirituel du Malouf constantinois. L’émotion était à son comble grâce à l’intégration de la danse traditionnelle Tahwel, un art rythmé et expressif, profondément ancré dans le patrimoine culturel de Constantine. Cette chorégraphie, exécutée avec grâce et énergie, a su captiver l’audience, qui s’est laissée emporter par la ferveur de cette ouverture mémorable. Les spectateurs, nombreux à remplir les gradins du théâtre, ont applaudi avec enthousiasme cette prestation qui a donné le ton d’un festival placé sous le signe de l’émotion et de l’authenticité.
Leila Borsali : une transition cristalline vers le Gharnati
La scène a ensuite accueilli Leila Borsali, figure emblématique de Tlemcen, qui a offert une prestation d’une rare élégance. Avec sa voix pure et son lyrisme envoûtant, l’artiste a réussi une transition fluide entre les répertoires du Malouf, du Sanaâ et du Gharnati, transportant l’auditoire dans une ambiance cristalline. Ses interprétations de classiques tels que Bismi Allah Bedit wa Ala Ennabi Sallit, Ya Daw Aayani, Salamli Aala Nès Tlemcen et Hadi Saâ Haniya ont enchanté le public. Chaque note, empreinte de délicatesse et de profondeur, a résonné comme un hommage vibrant à la tradition musicale andalouse, tout en captivant les spectateurs par son expressivité. La performance de Leila Borsali a incarné l’essence même du festival : un pont entre les différentes écoles du Malouf, unies par une même passion pour la musique.
Adlène Fergani et Hamidou : la fête du Malouf constantinois et algérois
L’émotion s’est poursuivie avec l’entrée en scène d’Adlène Fergani, qui a enflammé le public avec un répertoire de Malouf constantinois. Ses interprétations de Kalbi Aala Ahdikom et El Wadjh El Malih ont suscité une ferveur particulière, les spectateurs reprenant en chœur ces morceaux emblématiques, créant une ambiance de fête collective. La connexion entre l’artiste et son public était palpable, transformant le théâtre en un espace de communion autour de la musique. De son côté, l’artiste algérois Hamidou a également brillé, offrant une prestation mémorable avec des titres comme Charâ Allah Y alahbèb. Sa voix puissante et son interprétation empreinte de sensibilité ont ajouté une nouvelle dimension à la soirée, mêlant la tradition algéroise à l’universalité du Malouf.

Ziad Gharssa : l’éclat de la Tunisie, invitée d’honneur
Le clou de la soirée fut sans conteste la performance de l’artiste tunisien Ziad Gharssa, qui a représenté avec brio le pays invité d’honneur. Avec des extraits puissants du répertoire malouf tunisien, tels que Ya Nour Aâyni, Zed Ennabi et Marhaba bi Ouled Sidi, il a littéralement ébloui l’audience. Sa maîtrise vocale et son charisme ont transcendé les frontières, offrant un moment de partage culturel intense. Le public, transporté par la richesse de ces mélodies, a salué cette prestation par des ovations chaleureuses, témoignant de l’universalité du Malouf, capable de réunir des publics de différentes origines autour d’un même héritage musical.

Un festival sous le signe
de l’universalité
Placé sous le slogan Le Malouf de l’école à l’universalité, ce 13e Festival culturel international du Malouf se veut une célébration de la diversité et de la richesse de ce genre musical. Outre les artistes algériens venus des quatre coins du pays, l’événement accueille des talents issus de neuf pays étrangers, renforçant son rayonnement international. Cette édition, qui se prolonge jusqu’au 24 septembre 2025, propose un programme riche incluant des concerts, des conférences et des ateliers visant à transmettre ce patrimoine aux nouvelles générations. Les organisateurs ont également mis l’accent sur l’importance de la formation, avec des initiatives destinées à initier les jeunes à la pratique du Malouf, garantissant ainsi sa pérennité.
Hommage aux figures du Malouf
La soirée inaugurale a également été marquée par un moment solennel : un hommage posthume rendu à deux figures emblématiques du Malouf, l’artiste tunisien Taher Gharssa et l’Algérien Mohamed Taher Fergani. Cet instant, empreint de respect et de reconnaissance, s’est déroulé en présence d’un représentant de l’Ambassade de Tunisie en Algérie, soulignant l’importance des liens culturels entre les deux nations. Les autorités locales, présentes lors de l’inauguration, ont salué l’initiative, mettant en avant le rôle du festival dans la préservation et l’internationalisation du Malouf. Cet hommage a rappelé l’héritage laissé par ces artistes, dont l’œuvre continue d’inspirer les nouvelles générations.

Un événement ancré
dans la ville des Ponts
Constantine, ville millénaire surnommée la "cité des Ponts", s’impose une fois de plus comme un haut lieu de la culture andalouse. Le théâtre régional Mohamed Taher Fergani, qui porte le nom d’une icône du Malouf, a offert un cadre idéal pour cette soirée d’ouverture. La ferveur du public constantinois, connu pour son attachement viscéral à ce genre musical, a amplifié la portée de l’événement. Les spectateurs, toutes générations confondues, ont vibré au rythme des mélodies, témoignant de l’enracinement profond du Malouf dans l’identité culturelle de la ville.

Une célébration du patrimoine
et de l’unité
Ce 13e Festival culturel international du Malouf s’inscrit dans une démarche de valorisation d’un patrimoine commun, partagé entre l’Algérie, la Tunisie et d’autres pays du Maghreb et au-delà. En réunissant des artistes de différentes écoles et origines, il illustre la capacité de la musique à transcender les frontières et à rassembler les peuples. Les performances variées, allant du Malouf constantinois au Gharnati tlemcénien en passant par le Malouf tunisien, ont offert un panorama complet de ce genre musical, dont les racines remontent à l’Andalousie médiévale.
L’événement, qui s’est poursuivi jusqu’au 24 septembre, a offert de nombreuses soirées mémorables. Les organisateurs espèrent que cette édition renforcera la place du Malouf sur la scène internationale, tout en encourageant les jeunes à s’approprier cet héritage. En attendant, la ville de Constantine continue de vibrer au son des ouds et des voix envoûtantes, célébrant avec passion un art qui unit le passé au présent, l’école à l’universalité.


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