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Edition du 23 Septembre 2025



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Rentrée universitaire 2025-2026
L’Algérie ambitionne une révolution académique pour le développement national
23 Septembre 2025

Le lundi 22 septembre 2025, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Badari, a donné le coup d’envoi officiel de la rentrée universitaire 2025-2026 depuis l’université Ahmed Ben Yahia El Wancharissi à Tissemsilt. Cet événement marque le retour de près de deux millions d’étudiants, dont 331 827 nouveaux inscrits, dans les établissements universitaires et centres de recherche à travers l’Algérie. Cette rentrée s’inscrit dans une vision stratégique visant à transformer l’université algérienne en un acteur central du développement économique et social, aligné sur les priorités de l’« Algérie nouvelle » prônée par le président Abdelmadjid Tebboune.



Dans son message à l’occasion du 69e anniversaire de la Journée nationale de l’étudiant, le président Tebboune a réaffirmé l’engagement de l’État à repositionner l’université comme un moteur de la transition vers une économie du savoir. « Nous voulons une université connectée aux réalités économiques, capable de soutenir la diversification et la compétitivité », a-t-il déclaré, insistant sur l’intégration des diplômés dans des secteurs dynamiques via la création de petites et moyennes entreprises (PME). Cette ambition repose sur une mobilisation massive de ressources humaines et matérielles pour offrir un cadre optimal aux étudiants, leur permettant de se consacrer pleinement à leurs études et à la recherche scientifique.
Le ministère de l’Enseignement supérieur mise sur une refonte de l’encadrement pédagogique pour atteindre les standards internationaux. Avec l’objectif d’un ratio d’un enseignant pour 20 étudiants, 4 112 nouveaux postes budgétaires ont été ouverts pour 2025, incluant 2 941 professeurs-chercheurs, 719 hospitalo-universitaires, 156 chercheurs permanents et 185 contractuels. Cette initiative vise à porter le nombre total d’enseignants à plus de 75 000, renforçant ainsi la qualité de la formation et de la recherche. Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie plus large pour faire de l’université un levier de l’innovation, notamment dans des domaines stratégiques comme les technologies, l’énergie renouvelable et l’agro-industrie.
Cette rentrée intervient dans un contexte de défis majeurs. La jeunesse algérienne, qui représente plus de 60 % de la population, attend de l’université qu’elle soit un tremplin vers l’emploi et l’entrepreneuriat. Face à un marché du travail saturé, le ministère encourage l’innovation à travers des incubateurs universitaires et des partenariats avec le secteur privé. En 2024, plus de 1 200 start-ups ont vu le jour grâce à des initiatives universitaires, un chiffre que les autorités souhaitent doubler d’ici 2027. Par ailleurs, des filières comme l’intelligence artificielle et la biotechnologie sont privilégiées pour répondre aux besoins d’un économie en mutation.
L’inauguration à Tissemsilt symbolise également l’effort de décentralisation de l’enseignement supérieur. En renforçant les infrastructures dans les wilayas moins urbanisées, l’État cherche à réduire les disparités régionales et à garantir un accès équitable à l’éducation. L’université de Tissemsilt, avec ses 12 000 étudiants, incarne cette volonté de faire des pôles régionaux des hubs académiques dynamiques.
Cependant, des défis persistent. L’afflux massif d’étudiants met sous pression les infrastructures, tandis que la qualité de l’enseignement reste inégale selon les établissements. Les syndicats d’enseignants appellent à une meilleure valorisation des carrières académiques, tandis que les étudiants demandent plus de bourses et d’accompagnement vers l’emploi. En réponse, le ministère promet des réformes, notamment une modernisation des programmes pour les aligner sur les besoins du marché.
En conclusion, la rentrée 2025-2026 marque un tournant pour l’université algérienne, appelée à devenir un pilier de la compétitivité nationale. Avec des investissements massifs et une vision ambitieuse, l’Algérie aspire à transformer ses talents en acteurs d’une économie diversifiée et innovante, répondant ainsi aux aspirations d’une jeunesse en quête d’avenir.


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