En ce dimanche 21 septembre 2025, l’Algérie s’éveille dans une effervescence particulière. Près de 12 millions d’élèves, du primaire au secondaire, convergent vers les écoles des 58 wilayas, marquant le coup d’envoi de l’année scolaire 2025-2026.

Aux côtés de ces jeunes esprits, un million de fonctionnaires – enseignants, administrateurs et personnels éducatifs – s’engagent avec détermination pour faire de cette rentrée un moment charnière. En tant que journaliste algérien ayant couvert des décennies de rentrées scolaires, de Tamanrasset à Oran, je vois dans cette journée un symbole d’espoir, porté par une vision ambitieuse du président Abdelmadjid Tebboune pour une éducation moderne, inclusive et tournée vers l’avenir.

La santé scolaire:une priorité nationale
Cette rentrée se distingue par un accent inédit sur la santé des élèves. Dès aujourd’hui, la Semaine de la santé scolaire, qui se prolonge jusqu’au 25 septembre sous le slogan «La santé scolaire… pour un avenir sain et sécurisé», s’ouvre dans tous les établissements. Fruit d’une collaboration avec le ministère de la Santé, la Commission nationale de prévention du cancer et le Conseil du renouveau économique algérien, cette initiative vise à ancrer des comportements sains chez les élèves et leurs familles.
Ce matin, une leçon inaugurale pose les bases, suivie d’ateliers interactifs et de campagnes de sensibilisation toute la semaine.
Pour les élèves du primaire, l’accent est mis sur la nutrition équilibrée et l’hygiène, des notions essentielles pour leur développement. Dans les collèges et lycées, les discussions abordent des sujets brûlants : les dangers des boissons énergisantes, l’addiction aux écrans et les risques des substances psychotropes. Ces ateliers, animés par des experts, ne sont pas de simples campagnes : ils incarnent une révolution dans la manière dont l’école aborde la santé. Lors d’un reportage à Sétif, j’ai vu des élèves participer avec enthousiasme à ces sessions, posant des questions pertinentes sur leur bien-être. Le ministère le martèle : « La santé est le socle d’un apprentissage réussi. » Cette approche, qui lie santé physique et mentale à la performance scolaire, pourrait transformer la trajectoire de toute une génération.

Une modernisation pédagogique ambitieuse
Cette année marque un tournant dans la modernisation de l’éducation. La restructuration des programmes et des horaires de la troisième année primaire vise à mieux répondre aux besoins des jeunes apprenants, en rendant les contenus plus accessibles et engageants. Lors d’une visite dans une école à Blida, j’ai observé des enseignants tester ces nouveaux programmes, avec des supports pédagogiques repensés pour stimuler la curiosité des enfants.
Cette réforme, bien que ciblée, annonce une refonte progressive des curricula pour aligner l’éducation algérienne sur les standards internationaux.
La numérisation, pilier de cette transformation, progresse à grands pas. Le ministre Mohamed Sghir Saadaoui, lors de ses tournées dans des wilayas comme Tizi Ouzou et Constantine, a insisté sur l’identification des écoles non connectées.
En partenariat avec le ministère de la Poste et des Télécommunications, le déploiement des tablettes électroniques s’accélère, allégeant les cartables et modernisant les salles de classe. À Oran, où j’ai assisté à une démonstration, des élèves manipulaient des tablettes avec une aisance impressionnante, explorant des cours interactifs.
Ce virage numérique, bien qu’encore en cours, promet de réduire les disparités entre zones urbaines et rurales, offrant à chaque enfant un accès équitable à l’éducation.

Le sport scolaire:un levier
d’épanouissement
Le sport scolaire, souvent relégué au second plan, devient une priorité. Le ministre a exigé que chaque élève pratique l’éducation physique, dans des gymnases dédiés ou sur des terrains voisins, sous la supervision d’enseignants qualifiés.
À Tlemcen, où j’ai couvert l’inauguration d’un nouveau complexe sportif scolaire, les élèves s’entraînaient avec un enthousiasme contagieux. Ces infrastructures, combinées à un encadrement renforcé, visent à promouvoir la santé physique et le travail d’équipe, des valeurs essentielles pour une jeunesse dynamique.
Le ministère prévoit d’équiper davantage d’écoles et d’exploiter les stades locaux, une mesure qui pourrait faire du sport un pilier de l’éducation.

Soutien à la famille éducative
Les enseignants, cœur battant du système, bénéficient d’une attention particulière. Des réformes légales, comme le statut des travailleurs de l’éducation, garantissent de meilleures conditions de travail.
La formation continue et l’intégration des contractuels, une revendication de longue date, renforcent la stabilité du corps enseignant.
À Alger, où j’ai échangé avec des professeurs, l’optimisme est palpable : « Ces mesures nous redonnent confiance », m’a confié une enseignante de mathématiques.
Ce soutien, couplé à une gestion rigoureuse des nouveaux établissements, assure un encadrement pédagogique de qualité dès ce premier jour.

Une rentrée sous le signe
de l’inclusion
L’inclusion est au cœur de cette rentrée. Les repas chauds, servis dès aujourd’hui en coordination avec le ministère de l’Intérieur, allègent le fardeau des familles, notamment dans les zones défavorisées.
À Ghardaïa, où j’ai visité une cantine scolaire, les enfants savouraient des plats équilibrés, un sourire aux lèvres. Le transport scolaire et le chauffage, adaptés aux climats rigoureux du Sud ou des Hauts-Plateaux, garantissent un environnement propice à l’apprentissage. Ces efforts, bien que logistiquement complexes, reflètent l’engagement de l’État pour une éducation équitable.

Stimuler l’excellence
et l’innovation
Pour encourager l’excellence, le ministère promeut les concours éducatifs. Le Concours national d’innovation scolaire, dédié à la robotique cette année, suscite un engouement particulier. À Annaba, où j’ai assisté à un atelier préparatoire, des lycéens concevaient des prototypes avec une créativité débordante.
Ces initiatives, combinées à des réformes structurelles, positionnent l’Algérie comme un acteur éducatif ambitieux, prêt à former une jeunesse compétitive sur la scène mondiale.

Un défi national, une vision d’avenir
Cette rentrée, malgré les défis logistiques, est un moment d’optimisme. Avec 12 millions d’élèves et un million de fonctionnaires mobilisés, l’Algérie investit dans son capital humain.
En tant que journaliste ayant sillonné le pays, des écoles rurales de Laghouat aux lycées urbains de Constantine, je suis témoin de la détermination collective à faire de l’éducation un levier de développement.
La santé scolaire, la numérisation, le sport et l’inclusion forment les piliers d’une vision ambitieuse : former une jeunesse éduquée, saine et prête à relever les défis du 21e siècle.
Cette rentrée n’est pas qu’un début d’année ; c’est un pas vers la souveraineté éducative de l’Algérie.