La scène est devenue quotidienne dans de nombreuses boulangeries et commerces alimentaires du pays : des vendeurs manipulent pain, gâteaux et autres produits amentaires à mains nues, pour ensuite encaisser directement l’argent liquide, sans gants, ni pinces, ni le moindre respect des règles d’hygiène. Une pratique banaliséemais qui pose de sérieux risques pour la santé publique.
Face à cette situation préoccupante, l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE) a lancé, ce mardi, **un appel à la vigilance, exhortant les citoyens à réagir activement contre ce qu’elle qualifie de comportement dangereux.
Une pratique répandue et à haut risque
Selon l’APOCE, cette double manipulation des aliments et de l’argent — observée dans un grand nombre de commerces, notamment dans les boulangeries — constitue une violation claire des règles élémentaires d’hygiène. La présidente du bureau de l’organisation à Annaba, Mme Hajar Bourhail, affirme que des études scientifiques ont prouvé que les billets de banque figurent parmi les supports les plus contaminés, transmettant une grande variété de **bactéries, microbes et agents pathogènes.
Elle ajoute que ces risques sont d’autant plus graves qu’ils concernent directement l’alimentation du citoyen, ce qui pourrait entraîner des conséquences sanitaires importantes, allant de simples intoxications à des contaminations plus sévères.
Appel à l’action citoyen
L’organisation appelle les consommateurs à être attentifs et à ne pas hésiter à faire des signalements auprès des autorités compétentes lorsqu’ils constatent de telles infractions. Elle **encourage même le boycott** des commerces qui ne respectent pas les règles de sécurité sanitaire.
« Le consommateur doit avoir un rôle actif. Il doit signaler les abus, choisir des commerces propres, et refuser d’acheter dans les endroits où les normes d’hygiène ne sont pas respectées », a précisé Mme Bourhail.
Des obligations légales claires
pour les commerçants
L’organisation rappelle que les commerçants sont soumis à des obligations légales strictes en matière d’hygiène. Toute infraction constitue une violation commerciale passible de sanctions prévues par la loi. Elle appelle les autorités de contrôle à durcir les sanctions à l’encontre des contrevenants.
Même si certains commerçants tentent d’atténuer le prlème en utilisant des sachets plastiques pour éviter le contact direct, ces solutions restent superficielles et ne règlent pas la source du problème : l’absence de séparation claire entre manipulation des aliments et manipultion de l’argent.
Pour une réglementation plus stricte
et des solutions durables
L’APOCE plaide en faveur de mesures de contrôle renforcées et de solutions pratiques, comme l’obligation d’utiliser des pinces ou des gants jetables, et la mise en place de formations obligatoires en hygiène pour les vendeurs de denrées alimentaires.
La question de l’hygiène dans la chaîne de distribution alimentaire est devenue, selon l’organisation, une urgence de santé publique, nécessitant une prise de conscience collective, tant des commerçants que des consommateurs.