La société algérienne est de plus en plus confrontée à une contradiction fondamentale entre d’une part, une motorisation croissante, signe de bien être et de progrès économique et social, et d’une part, une insécurité routière fortement élevée, voire alarmante. La situation en matière de sécurité routière en Algérie est critique et la capitale Alger en est un échantillon.
Néanmoins, ce tragique drame qui a endeuillé, avant- hier la capitale, remet sur le devant de la scène le débat sur la sécurité routière, notamment avec les bus de transport de voyageurs privés.
Ce drame n’est pas un cas isolé. Des accidents aussi violents impliquant des bus de transport sont fréquemment signalés. C’est devenu quotidien. Certes, les différents gouvernements successifs ne cessent de durcir le ton dans leur discours.
La tutelle, quant à elle souvient-on, avait décidé de mettre en application sa feuille de route dont la restructuration de ce secteur qui vise sa modernisation dont l’opération de remplacement de la flotte du transport en commun vétuste, et ce, grâce à l’octroi de prêts bancaires aux profits des propriétaires de vieux autobus comme convenu dans l’accord signé entre le ministère des Transports et celui des Finances.
D’importants efforts ont été consentis pour améliorer ce secteur, considéré comme étant l’un des moteurs du développement économique du pays. Des enveloppes budgétaires conséquentes ont été allouées pour booster ce secteur, notamment à Alger qui a eu droit à la part du lion. Le vœu du Gouvernement était d’agir de manière ferme. A cet effet, le ministère des transports, avait émis des avertissements, rappelons-le aux propriétaires d’anciens bus, tout en leur fixant un ultimatum pour renouveler leurs engins.
A défaut, les transporteurs n’ayant pas respecté les directives seront soumis à des sanctions qui sont : la saisie de leurs véhicules et le gel de leurs activités ! Mais le résultat reste toujours insatisfaisant surtout avec le maintien de ce matériel délabré, qui a causé presque la moitié des accidents de la route enregistrés annuellement selon les spécialistes.
En effet, des accidents aussi violents impliquant des bus de transport sont fréquemment signalés. Mais ils ne sont pas les seuls à être responsables de ce terrorisme routier. C’est devenu quotidien. En effet, pas plus loin que la semaine dernière, par exemple, 50 personnes sont décédées et 2 180 autres ont été blessées dans 1 637 accidents de la circulation survenus à travers le pays. Il est donc temps de sonner le holà...
A commencer par responsabiliser tous les acteurs et à tous les niveaux. Devant ces faits accomplis, des interrogations se posent d’elles-mêmes et les citoyens attendent des réponses et explications avec plus de transparence !
Qui décide d’octroyer le permis des lignes ou de circulation et surtout quels sont les critères, ainsi qu’en est-il des services de contrôle technique concernant la conformité ou non-conformité des bus ?
Aujourd’hui, le constat est encore plus dramatique et le drame d’El Harrach en est une preuve convaincante.
Devant l’anarchie qui caractérise ce secteur des transports en commun, n’est-il pas le moment d’accorder une attention particulière à ce secteur névralgique en se prononçant sur la nécessité de le mettre au diapason des aspirations des citoyens ?