Lors du Sommet africain des partis politiques tenu à Accra, capitale du Ghana, le Dr. Fateh Boutbik, président du parti algérien El Moustakbel, a prononcé un discours marquant, plaidant pour une transformation de la politique africaine en un outil de développement et de prospérité.

Représentant l’Algérie en tant que député et membre du Parlement panafricain, il a partagé une vision ambitieuse pour une Afrique unie, libre et économiquement forte.

Condoléances et gratitude
En ouverture, le Dr. Boutbik a exprimé ses condoléances au peuple et au gouvernement ghanéen pour la perte tragique de plusieurs responsables dans un accident d’avion.
Il a également salué l’organisation exemplaire du sommet par le gouvernement du Ghana, sous le parrainage du président John Mahama, et par le Centre africain pour la gouvernance, soulignant l’importance de cette rencontre historique pour l’unité africaine.

Une politique au service
de la prospérité
Sous le thème « De la politique à la prospérité », le Dr. Boutbik a insisté sur la nécessité de dépasser la vision traditionnelle de la politique comme simple lutte pour le pouvoir.
Il a appelé les partis politiques africains à devenir des catalyseurs de changement, en harmonisant leurs efforts pour répondre aux aspirations des peuples et aux objectifs des États.
Citant des chiffres de la Banque africaine de développement (2024), il a rappelé que les divisions politiques coûtent à l’Afrique 100 milliards de dollars par an en opportunités perdues, tandis que la coopération a permis des avancées significatives dans des secteurs clés comme l’agriculture et les énergies renouvelables.

L’exemple algérien
Le président du parti El Moustakbel a mis en avant l’expérience algérienne comme modèle de réussite. La Charte de diversification économique (2022-2025) a boosté les exportations hors hydrocarbures de 27 % en 2024, tandis que la plateforme Jeunesse-Entreprises a réduit le chômage des jeunes de 9 % dans certaines régions grâce à des initiatives de microfinancement et de soutien à l’entrepreneuriat. Ces résultats, selon lui, démontrent l’impact de projets concrets portés par une vision politique cohérente.

Propositions
pour l’avenir
Le Dr. Boutbik a proposé trois initiatives majeures pour concrétiser les ambitions du sommet :
1. La création du Conseil économique des partis africains (CEPA), avec un focus sur l’intégration des infrastructures, l’industrialisation et une agriculture climato-intelligente. L’Algérie s’est engagée à accueillir sa réunion inaugurale en 2026.
2. L’établissement de zones économiques transfrontalières, comme un corridor énergétique Algérie-Tunisie-Niger, pour fluidifier les échanges économiques.
3. La mise en place d’un Fonds africain pour les réformes solidaires, financé par 0,1 % des budgets nationaux, pour simplifier les procédures douanières dans le cadre de la ZLECAf.
Il a également plaidé pour la création d’une École africaine de gouvernance pour former les jeunes leaders et d’un Indice annuel de la prospérité africaine pour mesurer les progrès collectifs.

Une vision pour l’Agenda
2063
En alignement avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine, le Dr. Boutbik a appelé à une mobilisation concrète des partis politiques pour bâtir une Afrique unie, prospère et pacifique. Il a rendu hommage à Kwame Nkrumah, premier président du Ghana, dont la vision d’une Afrique libre continue d’inspirer le continent.

Un appel à l’unité
Le Dr. Boutbik a exhorté les participants à faire de ce sommet le point de départ d’une alliance politique africaine pour la prospérité. « Transformons la politique en moteur de progrès, pour une Afrique qui parle d’une seule voix et se tient avec dignité face au monde », a-t-il déclaré, soulignant l’importance de construire un avenir pour les générations futures.
Ce discours, ancré dans une vision pragmatique et unitaire, pourrait marquer un tournant dans la coopération politique africaine, avec l’Algérie en première ligne pour soutenir ces initiatives ambitieuses.