Les algériens résidants en France sont de plus en plus ciblés par les autorités françaises. Ils vivent en effet sous la menace d’être expulsés à tout moment alors qu’ils sont en règle vis-à-vis de la loi.
Depuis le début de la tension diplomatique entre les deux pays le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a particulièrement serré la vis.
S’en prenant particulièrement aux algériens, même s’il tente de faire croire au contrefaire Bruno Retaileau, donne même l’impression d’avoir déclenché une véritable chasse aux sorcières.
En ce sens les tracas administratifs pour les algériens sont allés crescendo ces derniers mois touchant même ceux qui vivent en France depuis des lustres et qui sont, pour ainsi dire, bien établis puisque disposant de cartes de séjour en règle.
Mais c’est le renouvellement des cartes de séjour qui devient ces derniers temps la hantise pour les algériens en particulier et certains étrangers en général.
Les exemples de ces blocages et de cette politique sont légion. Des histoires dramatiques sont relatées par la presse et les différentes associations. Il y a quelques jours, un journal français a rapporté le cas d’un jeune Algérien arrivé en France à l’âge de quatre ans avec sa famille.
Au lieu de voir sa carte de séjour renouvelée, il s’est vu notifier une obligation de quitter le territoire (OQTF) et est actuellement assigné à résidence, ce qui a eu pour conséquence de perdre son emploi.
Un autre algérien établi en France de ‘très longue date, quarante années pour être précis, a été stupéfait quand la préfecture de l’Aveyron a refusé sa dernière demande de renouvellement de titre de séjour et l’a placé sous le coup d’une OQTF. Le demandeur a pourtant passé la quasi-totalité de sa vie en France.
Ce ressortissant algérien a deux enfants de nationalité française et a vécu toute sa vie en France. Il renouvellait son titre de séjour chaque 10 ans, sans problème, jusqu’à ce que l’impensable se produise cette année. Il risque ainsi d’être renvoyé en Algérie, son pays d’origine sans motif valable. L’attitude de l‘administration française est devenue hostile à l ‘ égard des algériens. Elle a introduit plusieurs changements dans la procédure. Parmi ces changements figure la suppression du guichet qui leur était spécifiquement dédié.
Désormais, ils sont traités comme n’importe quel autre ressortissant non-européen lors des démarches administratives, malgré l’existence de l’accord franco-algérien de 1968, largement vidé de son contenu.
L’obtention d’une carte de séjour pour les primo demandeur devient aussi très problématique. Les chiffres publiés par le ministère français de l’Intérieur font état d’une baisse de la délivrance des premières cartes de séjour aux ressortissants du Maghreb, en particulier aux Algériens, avec une diminution de 8,5 %. Ce recul s’inscrit dans le contexte de la crise politique entre les deux pays et des difficultés rencontrées par les Algériens dans les préfectures.
Il faut dire qu’en janvier dernier Retailleau a envoyé une directive aux préfectures dans laquelle il leur enjoint de délivrer le moins de titres de séjour aux étrangers non européens et d’expulser plus.