Le marché parallèle de la devise étrangère subit une baisse dans les transactions. L’entrée en vigueur de l’allocation touristique a chamboulé un marché réputé de résister à toutes les tempêtes.

Ainsi, l’Euro est cédé à 256 dinars alors que quelques jours auparavant, il valait sur le square Port-Saïd plus de 260 DA. C’est le même cas de figure pour le dollar qui ne dépasse pas sa valeur au change 225 DA d’autant que la demande se resserre davantage sur la monnaie américaine.
La décision brutale de l’Etat a sonné le glas pour les tenants du marché noir de la devise qui n’arrivent plus à maintenir le panier habituel des transactions et d’assurer une clientèle durable. Les cambistes sont actuellement dans la tourmente car le « gros des achats » pour l’été peut être compromis au point même où les transactions escomptées sur la clientèle immigrée ne sauraient être sûres du fait que certains disposent déjà de ressources en devises qu’ils ne souhaitent pas dépenser à tout va.
Il est donc prévisible selon les connaisseurs de ce marché que la baisse se poursuive même si un retour fort de la diaspora algérienne est significatif.
Des sources bien informées sur ce marché de la devise affirment que les cambistes notamment ceux qui écoulent de grosses sommes restent prudents et ne peuvent qu’attendre que la fièvre de l’allocation puisse diminuer.
Or, c’est plutôt le contraire qui risque de mettre à mal les perspectives des négociants de la devise parallèle. Les experts financiers estiment que ce marché  de l’informel brasse 55,18 milliards de dollars, ce qui représente entre 5 à 10% de la devise au niveau national. Outre le fait du contrôle strict opéré pour les particuliers sur le contrôle des changes, il est indiqué que les récentes mesures prises par les pouvoirs publics pour resserrer plus les transactions notamment les achats fermes de la monnaie étrangère auprès des banques, pourront à leur tour limiter les marges de manœuvres des importateurs et autres opérateurs économiques.
Il est utile de rappeler dans ce cadre que les opérateurs doivent impérativement obtenir la domiciliation bancaire avant 30 jours de la date fixée pour la transaction pour avoir l’accès à la devise.
Une disposition qui a déjà mis à mal certains patrons ou chefs d’entreprises  habitués à obtenir facilement la devise par les banques sous forme de titres de trésor.
Il y a le fait également que l’ouverture avant la fin de l’année des premiers bureaux de change conformément à la loi 23-09 du 21 juin 2023, va diminuer ou rendre difficile les transactions habituelles d’un pan entier du marché noir de la devise.