Le Programme alimentaire mondial (PAM) a tiré la sonnette d’alarme face à la situation humanitaire dans la bande de Gaza, qualifiée de « détérioration sans précédent ». Dans un communiqué publié ce lundi 21 juillet 2025, l’agence onusienne a révélé que la malnutrition atteint des niveaux critiques, causant des décès parmi la population.
Environ 90 000 enfants et femmes souffrent de malnutrition sévère et près d’un tiers des habitants de Gaza se retrouvent privés de nourriture pendant des jours entiers, une situation qui met en lumière l’urgence d’une intervention internationale.
Une population au bord du gouffre
La bande de Gaza, enclave palestinienne sous blocus, traverse une crise alimentaire et sanitaire d’une gravité extrême. Les restrictions imposées à l’acheminement de l’aide humanitaire, combinées aux violences persistantes, aggravent la souffrance des civils. Selon le PAM, l’accès limité à la nourriture, à l’eau potable et aux soins médicaux a plongé des milliers de familles dans une précarité alarmante. Les enfants, particulièrement vulnérables, paient un lourd tribut, avec des cas de malnutrition aiguë qui se multiplient à un rythme inquiétant.
Cette crise, déjà dramatique, a été exacerbée par un incident tragique survenu dimanche dernier. Une attaque des forces israéliennes contre des travailleurs humanitaires et des civils attendant de l’aide a causé la mort de 94 Palestiniens, selon des sources médicales locales. Cet événement porte le bilan des victimes, depuis le 27 mai, à 995 morts, 6 011 blessés et 45 disparus, dans ce que les autorités locales qualifient de « pièges mortels » tendus par l’occupation israélienne. Ces chiffres, effroyables, illustrent l’ampleur de la violence qui entrave les efforts d’assistance humanitaire.
Une attaque contre l’aide humanitaire
Le PAM a exprimé sa « profonde inquiétude » face à l’attaque de dimanche, qui a visé des civils et des travailleurs humanitaires alors qu’ils tentaient de distribuer ou de recevoir des vivres essentiels. Cet incident est d’autant plus choquant qu’il intervient malgré les engagements répétés des autorités israéliennes à faciliter le passage des convois humanitaires et à garantir l’absence d’interventions militaires contre ces opérations. Ces promesses, visiblement non tenues, soulignent les défis auxquels sont confrontées les organisations humanitaires opérant dans des zones de conflit.
L’agence onusienne a réaffirmé son attachement indéfectible à ses principes fondamentaux d’indépendance, de neutralité et d’impartialité. Ces valeurs, essentielles pour maintenir la confiance des communautés desservies, sont au cœur de la mission du PAM. Cependant, la récurrence des attaques contre les convois humanitaires met en péril non seulement la sécurité des travailleurs mais aussi la capacité des organisations à répondre aux besoins croissants de la population.
Un appel urgent à la communauté internationale
Face à cette situation dramatique, le PAM a lancé un appel pressant à la communauté internationale, exhortant toutes les parties impliquées à garantir un accès sûr et sans entrave à l’aide humanitaire. Les familles de Gaza, confrontées à la faim et à l’insécurité, dépendent de cette assistance pour survivre. Le PAM insiste sur la nécessité de protéger les corridors humanitaires et de permettre aux organisations d’opérer sans crainte de violences.
Cet appel intervient dans un contexte où les besoins humanitaires à Gaza n’ont jamais été aussi criants. Les infrastructures, déjà fragilisées par des années de blocus et de conflits, peinent à répondre à la demande. Les hôpitaux, débordés, manquent de médicaments et d’équipements pour traiter les blessés, tandis que les réserves alimentaires s’épuisent rapidement. Sans une action concertée, la situation risque de s’aggraver davantage, avec des conséquences dévastatrices pour la population.
Une tragédie aux dimensions multiples
La crise à Gaza ne se limite pas à la malnutrition et à la violence. Elle reflète un échec plus large de la communauté internationale à garantir la protection des civils dans les zones de conflit. Les 995 martyrs recensés depuis mai, auxquels s’ajoutent des milliers de blessés et des dizaines de disparus, témoignent de l’urgence d’une réponse globale. Les familles endeuillées, les enfants orphelins et les communautés brisées par ces pertes appellent à une mobilisation immédiate.
Le PAM, malgré les obstacles, continue de déployer des efforts considérables pour acheminer de l’aide à Gaza. Cependant, la multiplication des incidents violents contre les convois humanitaires complique cette mission. Chaque attaque, chaque retard dans la livraison de vivres, aggrave la souffrance d’une population déjà à bout de forces.
Vers une solution durable ?
La situation à Gaza exige plus qu’une aide d’urgence. Si les interventions humanitaires sont cruciales pour répondre aux besoins immédiats, elles ne suffisent pas à résoudre les causes profondes de la crise. Le blocus, les restrictions de mouvement et les violences persistantes doivent être abordés dans le cadre d’un dialogue politique inclusif, visant à garantir la sécurité et la dignité de la population palestinienne.
En attendant, le PAM et d’autres organisations humanitaires appellent à une cessation immédiate des violences contre les civils et les travailleurs humanitaires. La protection des corridors d’aide et la garantie d’un accès sans entrave aux vivres, aux médicaments et aux services essentiels sont des impératifs absolus pour éviter une catastrophe humanitaire encore plus grave.
Une lueur d’espoir dans la solidarité
Malgré l’ampleur de la tragédie, la résilience des habitants de Gaza et l’engagement des organisations humanitaires offrent une lueur d’espoir. Le PAM, fidèle à sa mission, continue de travailler sans relâche pour soutenir les plus vulnérables. Cependant, sans un soutien international accru et une volonté politique de mettre fin aux violences, les efforts humanitaires risquent de rester insuffisants face à l’ampleur des besoins.
La communauté internationale, les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les citoyens du monde entier sont appelés à se mobiliser pour mettre fin à cette crise. La tragédie de Gaza n’est pas seulement celle d’une population affamée et meurtrie, mais aussi celle d’une humanité confrontée à ses propres limites dans la protection des plus faibles. Il est temps d’agir, avant que la détérioration sans précédent décrite par le PAM ne devienne irréversible.