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Edition du 3 Juillet 2025



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13e édition du Festival national du théâtre pour enfants à Khenchela
Le beau monde de Souk-Ahras couronnée
3 Juillet 2025

Dans la ville de Khenchela, nichée au cœur des Aurès, le rideau s’est levé et refermé sur une célébration vibrante de l’art théâtral dédié aux jeunes générations. La treizième édition du Festival culturel national du théâtre pour enfants, qui s’est tenue à la maison de la culture Ali-Souahi, s’est conclue le vendredi soir dans une ambiance empreinte d’émotion et de fierté.



Cet événement, devenu un rendez-vous incontournable du paysage culturel algérien, a couronné la pièce « Le beau monde », produite par le Théâtre régional Mustapha-Kateb de Souk-Ahras, en lui décernant la prestigieuse "Fibule d’or". Ce prix, convoité par toutes les troupes participantes, récompense le meilleur spectacle intégré, celui qui parvient à marier avec brio l’écriture, la mise en scène, le jeu des acteurs et la composition musicale pour offrir une œuvre à la fois captivante, éducative et universelle.

Organisé sous le slogan inspirant "Créativité des enfants pour une mémoire éternelle", ce festival a rassemblé, pendant quatre jours, huit troupes théâtrales venues de différentes wilayas d’Algérie. Chacune d’entre elles a présenté une production unique, conçue pour émerveiller un public jeune tout en véhiculant des messages profonds sur des thématiques aussi variées que l’amitié, la solidarité, la préservation de l’environnement ou encore la valorisation de l’héritage culturel algérien. Les spectacles, soigneusement préparés, ont transformé la maison de la culture Ali-Souahi en un espace bouillonnant d’énergie créative, où les rires des enfants se mêlaient aux applaudissements enthousiastes des spectateurs de tous âges. Ce festival, par sa capacité à réunir des artistes et un public autour d’un art vivant, a une fois de plus prouvé son rôle essentiel dans la promotion de la culture et de l’éducation par le théâtre.

Une compétition marquée par l’excellence artistique

Au total, huit productions théâtrales ont concouru pour la "Fibule d’or", chacune apportant une touche distinctive à cette édition. Les troupes, venues de wilayas telles que Guelma, Souk-Ahras, Constantine ou encore Annaba, ont rivalisé d’imagination pour offrir des spectacles qui allient divertissement et réflexion. Les pièces présentées se sont distinguées par leur capacité à parler aux enfants dans un langage accessible, tout en abordant des sujets qui résonnent avec les préoccupations des jeunes générations. Certaines œuvres mettaient en lumière des contes traditionnels algériens, revisités avec modernité, tandis que d’autres exploraient des problématiques contemporaines comme l’importance de l’éducation ou les défis de la coexistence dans un monde en mutation.

Le jury, composé d’éminents artistes, de dramaturges et de professeurs spécialisés dans le quatrième art, a eu la difficile mission d’évaluer ces spectacles selon des critères rigoureux : qualité du texte, originalité de la mise en scène, performance des acteurs et impact global de l’œuvre. Après des délibérations approfondies, plusieurs prix ont été attribués pour récompenser les talents qui se sont démarqués. Outre la "Fibule d’or" décernée à « Le beau monde », le prix de la meilleure mise en scène a été attribué à Mohamed Bezzahi, de l’association Triangle de Guelma, pour son travail remarquable sur Les noces d’Ouchen. Cette pièce, saluée pour son esthétique audacieuse et sa narration fluide, a su captiver le public par une mise en scène qui mêle habilement tradition et innovation. Le texte de Le beau monde, écrit par le Dr Farah Elias du Théâtre régional de Souk-Ahras, a valu à son auteur le prix du meilleur texte. Ce texte, d’une grande finesse poétique, explore avec délicatesse des thématiques universelles, tout en restant ancré dans une réalité accessible aux enfants. Enfin, le prix de la meilleure composition musicale a été décerné à Nadjib Oubraham, également de l’association Triangle de Guelma, pour la bande originale de Les noces d’Ouchen. Ses mélodies, à la fois envoûtantes et évocatrices, ont ajouté une dimension émotionnelle profonde à l’œuvre.

Une ouverture en grande pompe

L’inauguration du festival, le lundi précédent, a donné le ton de cette édition mémorable. La cérémonie d’ouverture, présidée par Abderrezak Baba, directeur central au ministère de la Culture et des Arts, représentant le ministre Zouhir Ballalou, a réuni des autorités locales, des artistes et un public enthousiaste. La maison de la culture Ali-Souahi, décorée pour l’occasion, s’est transformée en un véritable écrin pour accueillir cet événement d’envergure nationale. Les discours prononcés lors de cette soirée d’ouverture ont souligné l’importance du théâtre pour enfants comme outil d’éducation, de sensibilisation et de transmission des valeurs culturelles. M. Baba a notamment insisté sur le rôle du ministère dans le soutien aux initiatives culturelles qui encouragent la créativité des jeunes et la préservation de la mémoire collective.
Dès les premières représentations, le public a été transporté dans des univers variés, où l’imaginaire des enfants était à l’honneur. Les décors, souvent minimalistes mais ingénieux, jouaient un rôle clé dans la création d’atmosphères immersives. Les costumes, colorés et soigneusement conçus, reflétaient tantôt les traditions algériennes, tantôt des visions plus modernes, offrant un équilibre parfait entre patrimoine et contemporanéité. Les jeunes acteurs, pour la plupart issus de troupes locales, ont impressionné par leur énergie et leur capacité à incarner des personnages complexes avec une sincérité désarmante.

Le beau monde : une œuvre qui marque les esprits

La pièce Le beau monde, lauréate de la "fibule d’or", a été le point d’orgue de cette édition. Produite par le Théâtre régional Mustapha-Kateb de Souk-Ahras, cette œuvre a su conquérir le cœur des spectateurs et des jurés par sa capacité à allier une narration captivante à une réflexion profonde. Écrite par le Dr Farah Elias, la pièce explore des thématiques universelles telles que la quête d’identité, l’importance de la solidarité et le respect des différences, tout en s’adressant aux enfants avec une simplicité qui n’exclut pas la profondeur. La mise en scène, fluide et dynamique, a permis de donner vie à un univers où les personnages, à la fois attachants et complexes, évoluent dans un monde fictif qui reflète les réalités du quotidien.

La musique, élément central de l’œuvre, a joué un rôle déterminant dans l’émotion suscitée par Le beau monde. Les mélodies, soigneusement composées, accompagnaient les moments clés de la pièce, amplifiant les sentiments de joie, de nostalgie ou de tension dramatique. Les acteurs, dont plusieurs étaient des enfants ou de jeunes artistes, ont brillé par leur authenticité et leur capacité à transmettre des émotions sincères. Leur performance, combinée à la qualité du texte et de la mise en scène, a fait de Le beau monde une œuvre complète, digne de la "Fibule d’or".

Les noces d’Ouchen : une ode à la créativité

Les noces d’Ouchen, produite par l’association Trianglede Guelma, a également marqué les esprits. Dirigée par Mohamed Bezzahi, cette pièce s’est distinguée par une mise en scène audacieuse, qui mêle des éléments de la tradition orale algérienne à des touches contemporaines. L’histoire, inspirée de contes populaires, raconte les aventures d’un personnage confronté à des défis qui mettent à l’épreuve son courage et sa sagesse. La musique, composée par Nadjib Oubraham, a été unanimement saluée pour sa capacité à créer une atmosphère immersive, transportant le public dans un univers à la fois familier et fantastique. Les costumes, riches en détails, et les décors, inspirés des paysages algériens, ont ajouté une dimension visuelle saisissante à l’œuvre.

Un festival au service de la mémoire et de la jeunesse

Au-delà de la compétition, cette treizième édition du Festival culturel national du théâtre pour enfants a rappelé l’importance de l’art dans l’éducation des jeunes générations. En plaçant la créativité des enfants au cœur de son slogan, l’événement a mis en lumière le rôle du théâtre comme vecteur de transmission des valeurs culturelles et humaines. Chaque pièce présentée portait en elle une volonté de préserver la mémoire collective algérienne, tout en ouvrant des perspectives sur les enjeux du présent et de l’avenir. Les spectacles, bien que destinés à un jeune public, abordaient des thématiques universelles qui ont également touché les adultes, créant un pont entre les générations.
La cérémonie de clôture, présidée par Mohamed El Alouani, directeur de wilaya de la culture, a été un moment d’émotion intense. Les lauréats, visiblement émus, ont reçu leurs prix sous les ovations du public, tandis que les organisateurs ont tenu à rendre hommage à tous les participants pour leur engagement et leur passion. Les techniciens, les scénographes, les costumiers et les musiciens, souvent dans l’ombre, ont également été salués pour leur contribution essentielle à la réussite du festival.

Un héritage culturel à préserver

Le succès de cette treizième édition témoigne de la vitalité du théâtre algérien, en particulier dans sa dimension éducative et culturelle. En offrant une plateforme aux artistes émergents et aux troupes locales, le festival contribue à faire vivre un art qui, malgré les défis, continue de rayonner à travers le pays. Les huit troupes participantes, par leur diversité et leur créativité, ont montré que le théâtre pour enfants n’est pas seulement un divertissement, mais aussi un outil puissant pour éduquer, inspirer et rassembler.

Alors que les lumières de la maison de la culture Ali-Souahi se sont éteintes sur cette édition, les spectateurs et les artistes se sont quittés avec la promesse de se retrouver l’année prochaine pour une nouvelle célébration de l’art théâtral. Le triomphe de Le beau monde et les distinctions décernées à Les noces d’Ouchen resteront gravés dans les mémoires, tout comme les rires des enfants et les applaudissements du public. Ce festival, par sa capacité à unir les générations autour d’un projet commun, rappelle que la culture est une flamme qui ne s’éteint jamais, portée par la créativité et l’engagement de ceux qui la font vivre.


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