Le Guide suprême de la Révolution islamique, Ali Khamenei, a félicité le peuple iranien pour ce qu’il qualifie de « victoire sur l’entité sioniste illégitime », dans un message publié jeudi sur la plateforme X.

Cette déclaration, la première depuis l’annonce d’un cessez-le-feu le 24 juin 2025, intervient après 12 jours de confrontation militaire entre l’Iran et Israël. Selon Khamenei, les frappes iraniennes ont « presque anéanti » le régime israélien, marquant un tournant stratégique dans la région.

Contexte du conflit et du cessez-le-feu

La guerre de 12 jours entre l’Iran et Israël, débutée le 13 juin 2025, a été marquée par des échanges de frappes aériennes et balistiques. Selon des sources iraniennes, les hostilités ont commencé après une attaque israélienne visant des centres résidentiels et des installations stratégiques, provoquant la mort de quatre soldats iraniens et d’un civil.

En réponse, l’Iran a lancé l’opération « Promesse sincère », ciblant des sites militaires israéliens et infligeant des dégâts significatifs, selon Téhéran. Le cessez-le-feu, annoncé le 24 juin, a mis fin à cette escalade sans précédent, bien que les deux parties revendiquent des succès. Israël, soutenu par les États-Unis, a affirmé avoir ciblé des installations nucléaires iraniennes pour empêcher Téhéran de développer des armes nucléaires. De son côté, l’Iran soutient avoir repoussé les attaques et porté des coups décisifs, notamment contre la base américaine d’Al-Udeid au Qatar.

Les déclarations de Khamenei

Dans son discours télévisé relayé par l’agence IRNA, Ali Khamenei a salué la résilience du peuple iranien, affirmant que « malgré le bruit et les prétentions, le régime sioniste a été presque anéanti sous les frappes de la République islamique ». Il a également accusé les États-Unis d’être intervenues directement dans le conflit pour « sauver » Israël, sans toutefois parvenir à des résultats significatifs.

Selon lui, l’Iran a infligé une « gifle sévère » à Washington, renforçant ainsi sa position régionale. Khamenei a rejeté les appels du président américain Donald Trump à un « abandon inconditionnel » de l’Iran, qualifiant cette exigence d’« absurde » et soulignant que « l’Iran, avec son histoire et sa culture millénaires, ne se soumettra jamais ». Il a averti que tout nouvel acte d’agression entraînerait des frappes répétées contre les bases américaines, une menace qui reflète la posture de défiance de Téhéran face aux pressions occidentales.

Réactions et controverses

Les déclarations de Khamenei ont suscité un vif débat sur les réseaux sociaux. Certains internautes, notamment dans les pays arabes, ont critiqué sa rhétorique, soulignant les pertes subies par l’Iran, y compris la mort de plusieurs commandants militaires et scientifiques nucléaires, ainsi que la destruction partielle de son infrastructure nucléaire. D’autres ont accusé Téhéran de manipuler les faits pour maintenir son emprise sur le peuple iranien, en dépit des défis internes comme l’inflation et les tensions sociales.

En revanche, les partisans de Khamenei, tant en Iran qu’au sein de l’axe de la résistance, ont célébré son discours comme une affirmation de la puissance iranienne. Ils estiment que l’opération « Promesse sincère » a démontré la capacité de Téhéran à pénétrer les défenses israéliennes, considérées parmi les plus avancées au monde. Le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a également salué la « force militaire » de l’Iran, affirmant que l’attaque israélienne s’est soldée par un « échec ».

Implications régionales

Cette confrontation a exacerbé les tensions dans une région déjà volatile. L’Iran, pilier de l’axe de la résistance aux côtés de groupes comme le Hezbollah et les Houthis, cherche à consolider son influence face à Israël et ses alliés occidentaux. Cependant, les frappes israéliennes, qui ont visé des installations nucléaires et militaires, soulèvent des questions sur la capacité de l’Iran à protéger ses infrastructures stratégiques. Les États-Unis, sous la direction de Donald Trump, ont intensifié leur soutien à Israël, tout en imposant des sanctions économiques accrues à l’Iran. Les déclarations de Khamenei reflètent une volonté de défier cette pression, mais elles risquent d’alimenter une nouvelle escalade, notamment si Téhéran met à exécution ses menaces contre les bases américaines.

Perspectives pour l’Iran

La revendication d’une « victoire » par Khamenei intervient dans un contexte de défis internes. L’économie iranienne, fragilisée par les sanctions, fait face à une inflation galopante, tandis que les cyberattaques attribuées à Israël ont perturbé le système bancaire. Pourtant, le Guide suprême mise sur le nationalisme et la rhétorique anti-occidentale pour rallier la population, en soulignant l’unité du peuple iranien face aux « agressions étrangères ».

Pour l’avenir, l’Iran pourrait chercher à renforcer ses alliances régionales et à accélérer la reconstruction de ses capacités militaires, tout en poursuivant son soutien à la résistance palestinienne, un thème récurrent dans les discours de Khamenei. En célébrant une « victoire stratégique » sur Israël, Ali Khamenei cherche à galvaniser le peuple iranien et à projeter une image de force face aux États-Unis et à leurs alliés. Malgré les pertes subies, Téhéran revendique un succès militaire et politique, tout en menaçant de représailles en cas de nouvelle agression. Ces déclarations, bien que controversées, soulignent la détermination de l’Iran à maintenir sa posture de défi dans un contexte régional tendu.