Depuis le début de la guerre entre l’Iran et l’entité sioniste en juin 2025, Chypre fait face à une montée alarmante des achats de terres et de propriétés par des sionistes, suscitant une vive controverse. Selon un rapport de la prestigieuse revue chypriote Politis, intitulé «
Comme une autre terre promise », environ 15.000 sionistes auraient afflué sur l’île peu après le début du conflit, attirés par la stabilité relative de Chypre et sa proximité géographique. Ce phénomène, amplifié par l’activité du mouvement juif Habad, fait craindre une transformation de l’île en un refuge alternatif pour la colonisation sioniste.
Une arrivée massive en temps de cri se
Le journal Politis rapporte que, dès les premières heures du conflit, des milliers de sionistes ont débarqué à Chypre, saturant les hôtels. Le rabbin Ze’ev Raskin, chef du mouvement Habad à Chypre, a révélé avoir accueilli plus de 12.000 personnes dans les six centres Habad du pays en seulement dix jours. Ces centres ont fourni nourriture, hébergement et aides d’urgence. Raskin estime que 15.000 sionistes sont restés sur l’île jusqu’au dimanche 22 juin, certains cherchant à s’y installer durablement. Une équipe d’experts immobiliers de Habad a facilité la recherche de logements, renforçant l’impression d’un mouvement organisé.
Les craintes d’une coloni sation déguisée
Du côté chypriote, cette vague d’achats suscite une inquiétude croissante. Stefanos Stefano, secrétaire général du parti d’opposition AKEL, a dénoncé lors d’un congrès une acquisition « non contrôlée » de terres par des sionistes, affirmant que « l’entité sioniste occupe » Chypre. Il a mis en garde contre un « danger imminent », accusant les acheteurs de cibler des zones stratégiques menaçant la sécurité nationale. Stefano a également pointé la création de « ghettos » à travers l’établissement d’écoles sionistes et de synagogues, ainsi que l’achat de centres économiques clés et de vastes terrains, le tout de manière « organisée ». Ces propos reflètent une peur de voir Chypre devenir une extension des ambitions coloniales sionistes.
Le rôle du mouvement Habad
Le mouvement Habad, connu pour son soutien aux communautés juives dans plus de 100 pays, joue un rôle central dans cette dynamique. Présent à Chypre, il a fourni une infrastructure logistique essentielle aux nouveaux arrivants, de l’aide d’urgence à l’acquisition de propriétés. Cette organisation, également active aux États-Unis, en France ou aux Émirats arabes unis, où elle gère un centre communautaire juif, semble faciliter une implantation structurée, alimentant les soupçons d’un projet à long terme.
Un précédent hi storique préoccupant
Cette situation n’est pas sans rappeler les craintes exprimées dès 2023, lorsque des médias turcs avaient signalé une hausse des achats immobiliers par des sionistes dans le nord de Chypre, sous contrôle turc. Des posts sur X à l’époque mettaient en garde contre une tentative de reproduire le modèle de colonisation appliqué en Palestine. Les autorités turques avaient alors réagi en adoptant des lois restrictives pour limiter ces acquisitions. À Chypre grecque, aucune mesure similaire n’a encore été annoncée, mais la pression populaire et politique s’intensifie.
Une île sous tension
Chypre, déjà divisée entre sa partie grecque et turque, se trouve à un carrefour géopolitique sensible. L’afflux de sionistes, perçu comme une menace par certains, ravive les tensions historiques et alimente le débat sur la souveraineté nationale. Si le mouvement Habad présente ces arrivées comme une réponse humanitaire à la guerre, les critiques, comme celles de Stefano, y voient une stratégie coloniale. Ce contraste illustre les défis auxquels Chypre est confrontée pour préserver son identité face à des dynamiques externes imposantes.