L’été est une saison particulière avec ses grandes chaleurs et tout ce qu’elles drainent comme désagréments et conséquences sur la santé publique. En effet, le nombre de toxi-infections alimentaires est en nette augmentation durant cette période et les risques de prolifération sont très réduits.

On dit aussi que cette saison constitue une aubaine saisie à bras-le-corps par les différents commerçants légaux et illégaux, exploitant les plus infimes occasions pour peaufiner leurs portefeuilles. En effet, c’est durant cette période que les risques d’intoxication alimentaire augmentent et ce, pour deux raisons principales. La première est que lorsque l’atmosphère se réchauffe, les bactéries prolifèrent.

La seconde est la rupture de la chaîne de froid qui est plus fréquente pendant l’été. Et contrairement à la période hivernale, laisser un aliment à la température ambiante augmente le risque d’intoxication alimentaire. En effet, durant cette période, on constate tout le long des grandes artères, places et plages prises d’assaut par les marchands ambulants. Et Dieu sait combien ils sont nombreux ! Les gargotes, les restaurants, les pizzerias et les cafétérias poussent comme des champignons lors de cette saison estivale. Ces commerces, très convoités par les milliers d’estivants, profitent de la situation sociale de ces derniers pour leur proposer des produits à bas prix, mais sans aucun respect des règles d’hygiène.

Les règles d’hygiène bafouées

De la gargote du coin, au marchand de glaces, le plus sympathique, en passant par le Targui vendeur de thé, venu de son lointain désert, les estivants ont le droit aussi à une longue procession de vendeurs de divers produits : cigarettes, limonades, mhadjeb, sandwichs, gâteaux ... En effet, cette naama servie est souvent infectée. Elle est exposée plus d’un jour, à la portée des mouches et des abeilles. L’huile utilisée pour la cuisson des frites est utilisée à maintes reprises au point de le voir noircie dans certains cas. La vaisselle est mal ou pas du tout lavée.

Déjà que le pain vendu dans les boulangeries est de mauvaise qualité et nous réserve quelquefois de mauvaises surprises (mégots, chique et autres détritus), on l’expose à la poussière et sans parler de celles exposées sur les trottoirs. Malheureusement, ces produits alimentaires largement consommables, sont le plus souvent exposés au soleil et à la poussière. Ils demeurent néanmoins, des produits dangereux pour la santé publique, voire même mortels. Dans ce cas de figure, il y va de la conscience des uns et des autres.

Le malheur des uns, fait le bonheur des autres

Le non-respect des règles d’hygiène est flagrant. Toutes ces infractions sont commises au vu et au su de tous. En effet, chaque année, 3000 à 5000 cas d’intoxications alimentaires sont enregistrés. Selon un responsable au ministère de la Santé, l’hospitalisation de chaque malade coûte entre 2000 et 3000 DA par jour. En ce qui concerne les aliments responsables des intoxications alimentaires enregistrées dans le tissu commercial, il y a les boissons gazeuses, le lait et ses dérivés, les viandes rouges et blanches et leurs dérivés, les plats préparés et les fastfoods. C’est dire que la situation est loin d’être réjouissante… En tous cas, la vigilance doit être de mise, tant pour les consommateurs que pour les services de contrôle.

La tutelle veille au bien…

Devant le phénomène récurrent, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations ne cesse de mettre en avant chaque année des campagnes nationales de prévention, et ce, dès le début du mois de juin et qui s’étend durant tout l’été. Pour se faire, des sorties sur le terrain sont organisées pour sensibiliser les commerçants, restaurateurs et fast-foods au respect des normes de sécurité sanitaire.

Des journées de sensibilisation destinées aux familles sont également organisées pour les sensibiliser au danger des intoxications alimentaires et aux moyens de les prévenir, en prodiguant des conseils et en distribuant des brochures. Ajoutez à cela, un programme strict de contrôle visant à limiter leur risque durant la saison estivale. Ce programme de contrôle «veillera quotidiennement, sous la supervision directe des directeurs du commerce, au respect des conditions de propreté et d’hygiène, afin de limiter les intoxications alimentaires».

L’Apoce, égale à elle-même !

Égale à elle-même, l’Organisation nationale d’orientation et protection du consommateur et son environnement (Apoce), se soucie toujours du bien être du citoyen. A ce titre, elle ne cesse de publier des conseils et des recommandations, tout en appelant les consommateurs à plus de vigilance. Les consommateurs sont donc tenus, en matière d’acquisition d’aliments, d’éviter les produits exposés à l’air libre et au soleil. Tout en mettant un numéro au service des consommateurs, à savoir le 3311 et également l’application «Acheki» afin de faciliter la communication entre le citoyen et les instances compétentes.