L’environnement actuel est façonné largement par l’Intelligence artificielle et ses contenus. Les internautes algériens sont soumis à un flux d’informations constant. Des experts en cyber sécurité et en numérique alertent sur les périls qui guettent l’Algérie sur la désinformation et appellent à la mise en place d’une stratégie qui vise à protéger les citoyens contre les manipulations du numérique.
L’expert en numérique Ali Kahlane indique dans une intervention médiatique sur « le danger des contenus numériques de manipulation avec l’IA avec une vague croissante de contenus audio altérés, d’images détournées et de discours fabriqués ». Il y a un risque réel pour les internautes et l’Algérie n’est pas à l’abri face à un environnement géopolitique en pleine mutation. Les outils de guerre de la 4e génération sont façonnés par « la surenchère dans les discours médiatiques trompeurs, des images imitées par l’IA et des suppositions sans base de fondement, ni source fiable » résume l’expert en TIC qui tire la sonnette d’alarme sur ces aspects dangereux du numérique ». Ainsi, la désinformation s’érige en un outil de manipulation et d’ingérence à l’endroit de pays et d’entités socioculturelles à travers le monde.
« Cela peut concerner les marchés pétroliers ou boursiers et les médias numériques ». Tout est fait et planifié « pour générer les conflits à travers les fausses accusations et de cyber attaques contre des organisations et des pays ». Un autre spécialiste en TIC et cyber sécurité Slimane Lemouchi a souligné dans un entretien accordé à un confrère qu’à « l’ère numérique, la désinformation est devenue l’arme stratégique visant à déstabiliser, diviser et influencer des gouvernements et sociétés ». L’expert examine ainsi « les deepfake qui sont des images de vidéos ou images truquées qui peuvent imiter la voix, le geste et l’apparence d’une personne grâce aux outils de l’IA ».
Cela va des fausses déclarations sur les personnalités, la fraude et l’arnaque, jusqu’au point à semer le doute sur le mode de gouvernance de certains pays. Pour les deux experts, il y a une urgence à « créer une structure de veille technologique sous l’égide de l’agence de sécurité des systèmes d’information (ASSI) car ils sont capables de détecter et surveiller les campagnes de désinformations.
Sans oublier l’apport de l’autorité nationale de protection des données (ANPDP). Pour Ali Kahlane, les implications de ce plan de lutte incluent « la certification numériques et les signatures cryptées avec un cadre juridique visant à promouvoir l’Intelligence artificielle défensive ». Pour l’Algérie, il faut rappeler que le cadre judiciaire dissuasif a été planté par la réforme du code pénal qui inclut désormais le crime numérique comme délit puni. La protection des données personnelles est intégrée au nouveau système du Cloud numérique visant à protéger les citoyens et les institutions contre les délits du numérique.