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Edition du 10 Juin 2025



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Aïd 2025 :
L’importation des moutons a stabilisé le marché
10 Juin 2025

Pour l’Aïd El Adha 2025, l’Algérie avait déployé une série de mesures économiques visant à garantir la disponibilité des bêtes sacrificielles et à stabiliser les prix sur le marché national.

Face à une production locale de moutons insuffisante pour répondre à une demande annuelle estimée à cinq millions de têtes, l‘État avait misé sur l‘importation et des régulations strictes pour assurer la sécurité alimentaire et limiter la spéculation. Ces initiatives, saluées par l‘économiste Dr Ahmed El Haidoussi, avaient reflété une stratégie pragmatique pour répondre aux besoins immédiats tout en posant les bases d‘une gestion durable. Cet article revient sur les impacts de ces mesures, leur portée stratégique et leur contribution à la stabilité économique du pays.

Une réponse pragmatique à la crise du bétail

Confrontée à une production locale insuffisante, l‘Algérie avait lancé une opération d‘importation de bêtes sacrificielles, une mesure qualifiée d‘urgente mais efficace par le Dr Ahmed El Haidoussi, lors de son passage dans l‘émission « L‘Invité du matin » sur la Radio algérienne. Cette initiative avait permis de rétablir l‘équilibre sur le marché du bétail, où la demande pour l‘Aïd El Adha atteignait environ cinq millions de moutons.

Selon l‘expert, cette opération avait marqué un tournant, servant de test pour une stratégie à long terme. Une évaluation des résultats et des dysfonctionnements devait permettre de concevoir un plan durable pour sécuriser l‘approvisionnement futur. Le ministère du Commerce avait joué un rôle clé en renforçant les régulations pour contrer la spéculation, un problème récurrent lors des périodes festives.

Contrairement aux années précédentes, où les prix grimpaient en flèche, les interventions de l‘État, combinées à une forte présence des commerçants, avaient stabilisé les coûts. Cette régulation avait non seulement assuré une abondance de produits, mais aussi protégé la sécurité alimentaire des ménages algériens, garantissant un accès équitable aux bêtes sacrificielles. Le Dr El Haidoussi avait souligné que ces efforts témoignaient d‘une volonté de rompre avec les pratiques inflationnistes du passé, marquant une avancée significative dans la gestion des périodes de forte demande.

Une maturité citoyenne au service de la stabilité

Un facteur clé de cette stabilité avait été l‘évolution des comportements des consommateurs. Par le passé, la surconsommation lors des fêtes religieuses offrait aux commerçants l‘opportunité d‘augmenter leurs prix de manière excessive. Cependant, une prise de conscience croissante avait transformé les habitudes des Algériens. Comme l‘avait noté le Dr El Haidoussi, les ménages avaient adopté une gestion plus raisonnée de leur budget, évitant le gaspillage et limitant les dépenses superflues.

Cette discipline collective avait réduit la pression sur le marché, freinant les hausses spéculatives des prix. Cette maturité économique, alliée aux mesures régulatrices de l‘État, avait créé un environnement plus stable pour les consommateurs. En gérant leurs achats avec prudence, les Algériens avaient contribué à maintenir les prix des produits essentiels à des niveaux raisonnables, renforçant ainsi l‘efficacité des politiques publiques. Cette synergie entre responsabilité citoyenne et interventions institutionnelles avait illustré un modèle de gouvernance économique prometteur, susceptible d‘être appliqué à d‘autres secteurs confrontés à des défis similaires.

La valorisation des peaux : une opportunité saisie

En parallèle, le ministère de l‘Industrie avait lancé une initiative novatrice visant à valoriser les peaux des animaux sacrifiés lors de l‘Aïd. Le Dr El Haidoussi avait insisté sur l‘importance de cette démarche, qui pouvait représenter une valeur ajoutée pour l‘économie nationale. Il avait toutefois souligné la nécessité d‘une coordination efficace entre les parties prenantes et de statistiques précises pour garantir le succès de cette opération. Une gestion rigoureuse aurait permis de transformer cette ressource sous-exploitée en un levier de croissance, renforçant la diversification économique hors du secteur des hydrocarbures.

Cette initiative s‘inscrivait dans une vision plus large de développement durable, où les sousproduits de l‘Aïd n‘étaient plus considérés comme des déchets, mais comme des opportunités économiques. En structurant cette filière, l‘Algérie pouvait non seulement réduire les pertes, mais aussi créer des emplois et stimuler l‘industrie locale du cuir. Cette approche illustrait l‘ambition de l‘État de maximiser les retombées économiques des traditions culturelles, tout en répondant aux exigences d‘une économie moderne et diversifiée.

Une conjoncture économique favorable

Le Dr El Haidoussi avait également évoqué le rapport du Fonds monétaire international (FMI), qui avait salué la forte croissance économique de l‘Algérie en 2024 et la baisse significative de l‘inflation, passée de 9,3 % en 2023 à 4 % en 2024. Cette performance avait été attribuée à plusieurs facteurs : l‘amélioration du pouvoir d‘achat grâce aux hausses salariales dans divers secteurs, l‘augmentation des dépenses publiques pour renforcer les infrastructures, et le développement du commerce extérieur hors hydrocarbures.

La stabilité de la masse monétaire et l‘augmentation de l‘offre de biens avaient également joué un rôle crucial dans la réduction de l‘inflation. Ces avancées économiques avaient offert un cadre favorable à la mise en oeuvre de mesures comme celles adoptées pour l‘Aïd. La baisse de l‘inflation, combinée à une meilleure gestion des ressources, avait renforcé la confiance des ménages et des investisseurs. Elle reflétait également les efforts de l‘État pour équilibrer les dynamiques macroéconomiques, tout en répondant aux besoins immédiats des citoyens.

Cette conjoncture positive avait positionné l‘Algérie comme un acteur économique résilient, capable de relever les défis saisonniers tout en poursuivant ses objectifs de développement à long terme. Les mesures prises par l‘Algérie pour l‘Aïd El Adha 2025 ont illustré une approche proactive et stratégique face aux défis économiques.

L‘importation des bêtes sacrificielles, la régulation des prix et l‘initiative de valorisation des peaux ont témoigné d‘une volonté de répondre aux besoins immédiats tout en posant les bases d‘une gestion durable. Soutenues par une prise de conscience citoyenne et une conjoncture économique favorable, ces actions ont renforcé la stabilité du marché et la résilience de l‘économie nationale. À l‘issue de cette fête majeure, qui s‘est déroulée en 2025, l‘Algérie a démontré qu‘elle pouvait conjuguer tradition et modernité, tout en ouvrant la voie à une économie plus diversifiée et robuste.

Par : HAMROUCHE MOUNIR

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