Le parti du front de libération Nationale (FLN) est il en proie à une nouvelle crise ? Il y’a tout lieu de le penser et les nouvelles ne sont pas du tout réjouissantes pour le secrétaire général de ce parti, Abdelkrim Benmbarek.
En effet , ce dernier , élu au poste de secrétaire général du parti au tout début du mois de décembre de l’année dernière, fait certainement à une fronde interne sans doute la plus importante depuis qu’il est en fonction. Des cadres et des militants sont montés dernièrement au créneau pour critiquer vertement la gestion du parti par Benmbarek à qui il est ouvertement reproché de n’avoir pas réussi à rendre au parti la place qui lui sied.
En somme pour les opposants la nouvelle direction du parti n’a pas pu redorer le blason de l’ex parti unique. Ses opposants considèrent, pis encore, que le parti a totalement perdu sa crédibilité et son aura alors qu’il demeure, au regard de sa présence dans toutes les assemblées élues, y compris donc à l’APN, la première force politique du pays. Ainsi les détracteurs de Benmbarek vivent mal le fait que leur parti « ne soit pas un interlocuteur privilégié » du pouvoir , au moment où des partis d’opposition sont mieux estimés et considérés..
Ils en veulent pour exemple les audiences de concertation accordées par le président de la République à nombre de chefs de partis, au lendemain de sa réélection pour un second mandat. En effet, le président de la république , Abdelmadjid Tebboune , a reçu en audience au plais d’El Mouradia, de nombreux chefs de partis politiques et ce qu’ils soient partisans de son programme présidentiel l’exemple du RND, du front El Moustakbal, ou dans l’opposition , comme cela a été le cas pour les chefs de file du MSP et du FFS.
A l’époque tous les observateurs ont remarqué que le SG du FLN a fait l’exception puisque il n’a pas été reçu en audience par le chef de l’Etat. Un évènement très mal vécu au sein du parti du FLN. Et, à l’évidence, cela n’a fait qu’exacerber la fronde contre Benmbarek qui est rendu responsable de cette déliquescence. C’est sans doute pour cela et d’autres raisons aussi que les opposants ont créée l’Instance de coordination pour la sauvetage du parti .
Une structure lancée dans le but evident de faire pression pour destituer le SG du parti. Cette instance est, pour rappel, dirigée par Kaci Abdelkader, ancien sénateur et membre du Comité central du FLN. Elle vise, «à sauver le parti de la situation catastrophique dans laquelle il se débat», selon ses initiateurs qui accusent l’actuelle direction « de faire preuve d’un discours indigent et de commettre des dérives jugées dangereuses, dont la violation des statuts et du règlement intérieur». Mais Benmbarek, malgré cette fronde, reste droit dans ses bottes.
Il a dernièrement lancé l’opération de renouvellement des bureaux des mouhafadhas, comme phase finale de la restructuration. Benmbarek, malgré la fronde, compte aller au terme de cette opération. Cette étape est la dernière qui clôture un processus de restructuration entamé en décembre 2024, au cours duquel le parti s’est déjà doté de nouvelles cellules et de nouveaux bureaux de Kasma, au niveau de la base.
Pour le chef du FLN cette opération de restructuration est nécessaire et , pour se défendre contre les attaques de ses détracteurs, il a rappelé que cette opération de restructuration relève d’un « engagement pris à l’occasion du 11e congrès » car, a-t-il soutenu dans une vidéo publiée sur la page officielle du parti sur facebook, «le FLN n’a pas été structuré depuis 2010». «Tout ce qui se déroulait n’était que temporaire », a-t-il critiqué. Pour lui, il s’agit d’un « défi » au regard justement des résistances qu’il suscite chez certains « habitués aux nominations imposées par le pouvoir », dans une allusion au mouvement de redressement.