Le projet de loi sur la criminalisation du colonialisme serait en bonne voie. En effet, la commission de l’Assemblée nationale populaire(APN) chargée de l’élaboration de ce projet a grandement avancé dans ses travaux.
Selon des sources parlementaires le chantier avance à grands pas et tout indique que ce projet de loi, comme attendu par de nombreux analystes, sera examiné en plénière de la Chambre basse du parlement, bien avant la clôture de l’actuelle session parlementaire prévue, normalement, au début du mois de juillet. La commission de l’APN aurait, à cet effet, accéléré ses travaux. Ainsi, selon les mêmes sources, plus que la moitié du travail a été fait. Cela d’autant que cette commission se réunit régulièrement à raison d’au moins d’une séance par semaine.
Des historiens, des spécialistes en droit international ainsi que le ministre des Moudjahiddine ont été entendus par les membres de la commission dans le but évident de s’adosser sur un dossier contenant des faits avérés sur les crimes de l’armée coloniale. Notons que cette commission a été installée au mois de mars dernier. Selon le président de l’APN, Brahim Boughali, elle vise surtout à défendre la mémoire nationale et à l’orientation africaine de condamnation du colonialisme. La commission est composée de 7 membres issus de tous les groupes parlementaires.
Il s’agit ainsi de Djouzi Meziane, Fatma Bida, Zakaria Belkhir, Smaïl Mira, Fateh Brikat, Kamel Benkhelouf et Kadri Abderrahmane. Selon Boughali, la présence de tous les groupes parlementaires traduit « le consensus de tous les courants politiques sur cette question, et en hommage à la mémoire de nos valeureux ancêtres, de la génération de la résistance à celle de la glorieuse Révolution de libération ». Boughali a aussi indiqué que tous les moyens nécessaires seront mis à la disposition de cette commission pour accomplir ses missions.
Elle pourra faire appel à toutes les compétences, aux experts et aux juristes intéressés par les questions mémorielles et les crimes commis contre l’Algérie, l’Homme et l’Histoire durant la période 1830-1962. Ce projet de loi en préparation intervient dans un contexte marqué par une crise profonde entre l’Algérie et la France. Une crise qui perdure de puis de très longs mois maintenant. En France les forces politiques affiliées à l’extrême-droite, voire même celles de la droite traditionnelle, sont mobilisées pour porter les critiques les plus acerbes en direction de l’Algérie.
Une campagne haineuse soutenue où la menace de sanctions a été brandie, ce qui en dit long sur leur aversion contre l’Algérie. C’est dans ce contexte que l’Algérie vient de déterrer le lourd dossier de la criminalisation du colonialisme. Un dossier qui a fait l ‘actualité en Algérie il y a quelques années lorsque des députés ont élaboré un projet de loi portant sur la criminalisation du colonialisme. A l’époque, cette initiative se voulait une réplique à la loi française «glorifiant le colonialisme» qui a, selon une des dispositions, moult « aspects positifs ».
Mais cette tentative n’est pas allée au bout puisque le gouvernement de l’époque ne l’entendait pas de cette oreille. Le premier ministre de l’époque, Ahmed Ouyahia, a martelé à plusieurs reprises que le secteur des affaires étrangères est un domaine exclusivement réservé au président de la République. En somme, rien ne doit se faire sans le consentement et l’aval du président de la République.