Le Maroc se trouve au coeur d’un nouveau scandale retentissant lié au trafic international de drogue. Baptisée « Escobar du désert », l’affaire révèle des liens troublants entre un vaste réseau criminel et des figures influentes du pouvoir marocain, y compris le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi.

Un procès aux révélations explosives

La cour d’appel de Casablanca a tenu sa quatrième audience dans le cadre du procès de plusieurs accusés impliqués dans ce réseau. Parmi les éléments révélés : des conversations téléphoniques entre Saïd Naciri, ancien parlementaire et président du Wydad Casablanca, et le baron de la drogue Ahmed Ben Brahim, surnommé « le Malien ». Ce dernier, actuellement en détention, aurait reçu la promesse d’une intervention du ministre Ouahbi pour faciliter son extradition vers le Mali, selon le témoignage de son épouse.

Implication politique et protection institutionnelle

Ce n’est pas la première fois que le nom du ministre Ouahbi est mentionné. Déjà soupçonné d’implication indirecte dans l’affaire en raison de ses relations avec des membres influents de son parti, il fait face à de vives critiques au sein du Parlement. Des députés de l’opposition l’accusent de bloquer délibérément des lois sensibles, comme celle criminalisant l’enrichissement illicite.

Un réseau profondément enraciné

Les ramifications du réseau dirigé par « le Malien » vont bien au-delà des cercles politiques. Des personnalités issues du monde artistique, comme la chanteuse Latifa Raafat, et d’anciens députés sont également citées. Plus grave encore, des révélations font état de complicités au sein de l’armée marocaine, notamment sur la frontière est, facilitant pendant deux décennies l’acheminement de centaines de tonnes de cannabis vers l’Algérie.

Une affaire aux dimensions internationales

Protégé de mandats d’arrêt internationaux émis par Interpol, « l’Escobar du désert » aurait été soutenu par des rouages puissants du régime. Ce soutien lui aurait permis de passer de simple berger à l’un des plus grands barons du trafic de drogue au Maghreb.

Procès formel ou réelle volonté de justice ?

Pour de nombreux observateurs, le procès en cours semble plus destiné à répondre à la pression internationale qu’à rendre une justice effective. La couverture médiatique mondiale a en effet mis le Maroc sous les projecteurs, révélant un scandale d’une ampleur rarement vue dans la région.